Avant sa double confrontation face au Kenya, les 7 et 10 octobre, le Mali occupe la 1ère place de son groupe, avec 4 points. Une victoire et 1 match nul, de la maitrise dans le jeu, de la domination, mais toujours le même constat minimaliste : l’équipe marque très peu. Mais la rencontre avec le Kenya le 7 octobre où le Mali a majestueusement dominé la partie en s’imposant 5 buts à 0, des lignes ont bougé dans les pronostics.
En 2018, au détour d’un entretien, l’ancien grand buteur et légende du football africain Salif Keita nous confiait que pour franchir un cap le Mali devait miser sur la formation de ses attaquants. Aujourd’hui, on ne peut dénier aux Aigles une aisance technique, surtout en milieu du terrain, et une certaine solidité défensive, l’équipe n’ayant encaissé que 8 buts en 19 matchs officiels. C’était d’ailleurs le premier chantier de Mohamed Magassouba, nommé à sa tête en 2017 quelques semaines après une claque infligée par le Maroc (6-0). Si ce chantier semble bien avancé, celui de l’efficacité offensive attend encore. Parmi les 8 attaquants sélectionnés pour ces 2 matchs éliminatoires, seuls Adama Traoré « Malouda » et Ibrahima Koné ont débloqué leurs compteurs de buts. Le 1er a inscrit 7 buts, toutes compétitions confondues, avec sa formation moldave du Sheriff Tiraspol. C’est également lui qui avait marqué l’unique but malien lors de la victoire en 1ère journée face au Rwanda. Le second a marqué 10 en 19 matchs de championnat norvégien. Celui que l’on compare au Belge Romelu Lukaku a honoré ses deux premières capes lors de la précédente trêve internationale. En l’absence de Sekou Koita, blessé, et de Moussa Marega, qui n’a plus rejoué avec la sélection depuis la CAN 2019, Koné a une carte à faire valoir pour s’installer durablement comme une solution dans l’attaque des Aigles.
Vite trouver les filets
Il urge pour la sélection, qui a inscrit 22 buts depuis la prise en main de Magassouba, de vite régler sa mire. Après ces 2 matchs, les Aigles enchaineront avec deux autres rencontres pour clore la 1ère partie de la phase de qualification au prochain Mondial. Moins de deux mois plus tard, ils débuteront la CAN face à la Tunisie. La Coupe d’Afrique de 2019 est toujours en travers de la gorge du Mali, avec une élimination en 8èmes de finale face à la Côte d’Ivoire, après 17 tirs lors du match, dont seulement 4 cadrés.
Boubacar Sidiki Haidara
Source : Journal du Mali