Les femmes du monde entier ont célébré ce 8 mars 2022, journée consacrée aux droits des femmes par l’Organisation des Nations Unies. Au Mali, elle est célébrée sous le thème ‘’Rôle et place des femmes dans la refondation du Mali’’. Mais les aides ménagères sont restées en marge de cette fête au Mali.
Les aides ménagères sont aussi des femmes comme ces grandes dames habillées à l’européenne. Mais chez nous Mali, plus particulièrement à Bamako, ces aides ménagères ne sont pas considérées comme de vraies femmes.
Lors de la célébration du 8 mars 2022, elles sont restées sans doute à la touche. Avec le défilé des femmes, qui s’est déroulé à la place de l’indépendance, en la présence du Chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, des femmes de toutes corporations sont passées, mais les aides-ménagères ont brillé par leur absence. Est-ce qu’il fallait les omettre de cette façon ? La question reste posée.
Les aides ménagères sont souvent mises aux oubliettes, persécutées et jetées dans les rues. Selon l’écrivain Modibo Basseydou Touré, auteur du roman ‘’Sira ou les divas de la capitale’’, la plupart d’entre elles mangent les restes des repas après la patronne et les enfants et les princes.
Les aides ménagères sont accusées de vols et limogées sans salaire lorsqu’elles décident de rentrer au village. Ce sont elles qui sont à la daba dans la campagne chez leurs parents. Ce sont elles qui sont à la daba chez leurs époux. Ce sont elles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Ce sont elles qui parcourent des kilomètres pour atteindre la maternité. Et ce sont elles encore qui restent à la maison oubliée par les féministes, la journée du 8 mars.
Sans mentir, les féministes mènent une lutte purement sélective. Elles militent pour les femmes citadines, tout en repoussant du revers de la main les femmes rurales. Et comme par hypocrisie, elles tympanisent les oreilles sur les médias qu’elles luttent pour le bonheur de toutes les femmes.
« C’est vraiment paradoxal, » nous confie l’écrivain Touré. Se référant à ses dires, les patronnes ne pensent pas du tout à faire plaisir à leurs aides ménagères, car en oubliant exprès de leur adresser une reconnaissance, ne serait-ce qu’un message de remerciement.
Et c’est pourquoi ne pas reconnaitre être reconnaissant envers elles pour le rôle qu’elles jouent dans leurs foyers. Pourquoi ne pas leur accorder un temps de repos dans la semaine ? « Je me couche après tout le monde, je ne connais ni samedi ni dimanche », a laissé entendre une aide-ménagère.
Moriba DIAWARA
Source : LE COMBAT