Alors que depuis quelques semaines, d’obscurs messages demandant le départ de la MINUSMA d’Aguelhok circulent sur les réseaux sociaux, sans écho particulier, un rassemblement clairsemé a été organisé sur place pour porter cette revendication. Doléance bien étrange, cette expression portée par quelques-uns ressemble surtout à une instrumentalisation des terroristes qui essaieraient d’obtenir dans la rue ce qu’ils n’ont pas réussi à prendre par les armes.
C’est à la suite de l’échec de l’attaque contre le détachement de la MINUSMA d’Aguelhok par Ansar Dine, le 4 avril dernier, que les premiers messages demandant le déménagement du camp hors de la ville sont apparus. Ces messages lançaient bien opportunément cette polémique, insinuant que sans la mission de l’ONU la situation pourrait être meilleure.
Peut-on ainsi croire que, sans la présence des casques bleus, il n’y aurait plus d’attaques dans la région et que la population vivrait en paix, libre et sans crainte ?.
Mais ne nous trompons pas, ce sont bien les terroristes d’Ansar Dine qui déstabilisent la région, imposent leur extrémisme avec violence et interdisent tout espoir de développement.
Est-il nécessaire de rappeler qu’avant l’intervention de la communauté internationale en 2013, les djihadistes d’Ansar Dine, partis du Nord Mali, voulaient marcher sur Bamako, imposant charia et violence partout sur leur passage. Les combattants d’Iyad Ag Ghali affichaient la même brutalité envers les populations alors même qu’aucune force étrangère n’était encore présente sur le territoire malien. La présence de force étrangère n’est donc qu’un prétexte brandi par les terroristes afin de légitimer leurs actions.
La population du Nord Mali qui est majoritairement contre l’instauration de la charia et étrangère aux notions d’islam radical doit comprendre que sans la MINUSMA il n’y aurait pas de stabilité.
Les influenceurs qui relaient des messages demandant le départ des casques bleus de notre pays semblent donc, consciemment ou non, bien faire le jeu des terroristes.
Ibrahim Keïta