Victime d’une agression en novembre 2021 et mise à l’écart par l’équipe de football féminine, la joueuse a été rappelée dans l’effectif professionnel mardi. Son ex-coéquipière a, elle, été remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire mercredi.
Pour elle, c’était la double peine. Kheira Hamraoui, agressée à coups de barres de fer, le 4 novembre 2021, en revenant d’un dîner de « cohésion » avec la section féminine du PSG, avait par ailleurs été écartée du groupe professionnel par le club, qui l’obligeait à s’entraîner seule. Mardi 20 septembre, après avoir échoué à la transférer dans un autre club, le PSG a annoncé sa « mise à disposition du coach ». Les avocats de la joueuse préfèrent, quant à eux, parler de « réintégration » dans le groupe professionnel.
Ce rebondissement sportif intervient en plein cœur de l’affaire judiciaire. Mercredi 21 septembre, son ex-coéquipière Aminata Diallo, mise en examen pour « violences aggravées » et « association de malfaiteurs » et placée en détention provisoire vendredi, a quant à elle été remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire.
Proposition de résiliation à l’amiable
Mise à l’écart du groupe professionnel depuis la reprise, le 20 juillet, Kheira Hamraoui s’entraînait seule, avec un préparateur physique mis à disposition par le club, qui souhaitait lui trouver une solution avant la clôture du marché des transferts, le 20 septembre.
En l’absence d’accord avec une autre formation, le PSG a fait le choix de sa réintégration au sein de l’effectif professionnel. L’ex-joueuse de Barcelone est désormais à la disposition du technicien Gérard Prêcheur – qu’elle a déjà côtoyé à Lyon – pour les rencontres de championnat et de Coupe de France.
« Le club a déclaré que Kheira était réintégrée, car le mercato était officiellement fermé et qu’elle n’avait pas trouvé de club. Mais ce n’est pas du tout ça. Je n’ai effectué aucune démarche et aucune recherche pour lui trouver un nouveau point de chute », précise au Monde son agente, Sonia Souid.
Joint quelques jours plus tôt, le club assurait de son côté avoir tout fait pour trouver une porte de sortie à l’internationale tricolore. Des offres de prêts avaient été formulées de la part de clubs européens comme la Juventus Turin ou encore Manchester United. Le PSG lui avait aussi proposé une résiliation à l’amiable de son contrat.
Mais l’entourage de la joueuse, bien décidé à honorer la dernière année du contrat qui prend fin en juin 2023, n’a jamais donné suite à ces offres. Le PSG affirme s’être heurté à un « mur » pendant la phase des négociations.
« Un gros travail de gestion » pour le PSG
Kheira Hamraoui avait déjà été mise sur la touche le 23 avril, après son altercation à l’entraînement avec Sandy Baltimore, à la veille d’une demi-finale aller de Ligue des champions, face à Lyon. Cette passe d’armes avait aussi impliqué les Parisiennes Marie-Antoinette Katoto et Kadidatou Diani, venues en découdre avec Kheira Hamraoui, qui n’a plus jamais rejoué en match officiel depuis.
Hamraoui, 39 sélections en équipe de France, va désormais devoir retrouver sa place au sein d’une équipe qui a déjà démarré la saison avec un effectif largement remodelé. En plus du nouvel entraîneur Gérard Prêcheur, le groupe a enregistré de nombreux départs et plusieurs arrivées, notamment au milieu de terrain, avec les signatures de la Néerlandaise Jackie Groenen et d’Oriane Jean-François, respectivement en provenance de Manchester United et du Paris FC. Une manière, pour l’état-major parisien, de tourner la page d’une saison 2021-2022 marquée par l’affaire de l’agression et des querelles intestines qui ont profondément divisé le vestiaire.
« Kheira n’est pas du tout dans un état d’esprit de rancœur et de vengeance. Elle a vraiment à cœur de tourner cette page et d’en écrire une nouvelle. De son côté, il n’y aura aucun souci. Nous n’attendons rien de Mme Katoto ou de Mme Diani, qui se sont mal comportées avec elle, mais c’est sûr qu’il va y avoir un gros travail de gestion à faire du côté du PSG », ajoute Sonia Souid, qui rappelle que le club n’a jamais affiché la moindre marque de soutien envers sa joueuse depuis le début de l’affaire.
Et si le clan Hamraoui a fait part de sa « méfiance » et espère une concurrence saine, le club, en pleine préparation de son match de barrages aller de la Ligue des champions face aux Suédoises d’Hacken, mercredi 21 septembre, n’est pas très précis sur les modalités de son retour et son rôle futur dans le groupe. Le Paris-Saint-Germain réfute l’idée de toute pression liée à l’affaire. « La solution n’a pas été trouvée pendant le marché des transferts, donc fin de mercato, et retour dans le groupe avec mise à disposition du coach », résume-t-on au club. Aucun élément sur les souhaits de Gérard Prêcheur ou la réaction de certaines joueuses n’ont filtré.
Celle qui avait une « chance quasi nulle », selon PSG, de revêtir la tunique parisienne il y a encore quelques jours pourrait retrouver du temps de jeu au cours de la saison. Une chose est sûre : ce ne sera pas pour les grands débuts européens de Paris face à la formation suédoise d’Hacken.
La triple vainqueure de la Ligue des champions avec Lyon et Barcelone n’a pas été inscrite sur la liste des joueuses autorisées à disputer l’épreuve continentale. Elle pourrait cependant être inscrite, en cas de qualification, à la phase de groupes, l’UEFA autorisant deux changements.