Les événements en cours au Burkina Faso, parmi une série, viennent démontrer à suffisance qu’il y a péril sur la démocratie et la stabilité en Afrique. Il y a péril en la demeure.

Depuis les indépendances, les armées, en Afrique, de façon générale, ont fait des intrusions sur la scène politique. Déjà, Eyadema père avait perpétré le premier coup d’Etat à peine trois ans après l’indépendance du Togo. L’argument qui a consisté à dire que la Grande muette était la seule force organisée ne tient pas, puisqu’elle a tout fait pour qu’il n’y en ait pas d’autres.

Pendant longtemps, l’armée a eu pour missions la défense de l’intégrité du territoire et de sécuriser citoyens. Sa mission a été d’assurer les citoyens dans leurs vas et vient. Et elle se base sur le fait que le civil a primauté sur le militaire.

L’armée n’est pas une force productive, en ce sens qu’elle n’a pas pour mission de contribuer financièrement au budget de l’Etat, mais elle est un corps très budgétivore. Entretenues à grands frais par les impôts des citoyens, les armées sont devenues sources de problèmes en Afrique. Elles assurent à peine leurs premières missions, ou en tout cas, montrent des défaillances dans la sauvegarde de l’intégrité des territoires.

Au même moment, des armées sont devenues affairistes ou, en tout cas, régulièrement citées dans des scandales et autres affaires loin de leurs missions régaliennes.

L’intrusion du régiment de sécurité présidentielle au Burkina Faso sur la scène politique est juste la traduction de ce fait. Il s’agit d’hommes qui se battent juste pour préserver des intérêts pécuniaires, mais, non pour des idéaux, comme cela aurait dû être le credo de tous ceux qui choisissent le métier des armes.

Le RSP a décidé du coup d’Etat, après la commission Ad-hoc chargée de réfléchir sur son avenir et qui a conclu à la nécessité de sa dissolution. Il est vrai que les uns et les autres ont longtemps louvoyé, mais, leur attitude actuelle donne raison à ceux qui ont demandé le démantèlement du RSP.

source : Bamada.net