Le syndicat Numsa est très courtisé depuis son divorce avec l’ANC. Mais aucun prétendant ne semble, pour l’instant, remporter ses faveurs. Le parti d’opposition Congrès du peuple (Cope) s’est empressé d’apporter son soutien au syndicat. L’Alliance démocratique (DA) a salué l’appel à la démission de Jacob Zuma. Jusque-là, c’était l’hypothèse d’une alliance avec les Combattants de la liberté économique, le parti de Julius Malema, qui semblait la plus plausible. Mais, selon la presse sud-africaine, le secrétaire général de Numsa, Irvin Jim, se « méfierait » du jeune parti.
Cette semaine, des discussions ont eu lieu en privé, entre les cadres du parti Economic Freedom Fighters (les Combattants de la liberté économique) et les représentants du syndicat Numsa pour tenter de trouver un terrain d’entente en vue d’une éventuelle collaboration. Mais Numsa semble se méfier du parti politique fondé par Julius Malema, si l’on en croit le rapport rédigé par le secrétaire général du syndicat, cité dans la presse ce week-end.
« Encore récemment un capitaliste »
La crédibilité de l’EFF, un jeune parti qui n’a encore jamais connu l’épreuve des urnes, y est questionnée. Et, surtout, son idéologie est mise en cause. Selon les observations du secrétaire général de Numsa, Irvin Jim, « EFF est explicitement engagé dans la lutte contre le capitalisme », mais ne « précise pas suffisamment pour quelle société le parti se bat ». Autre problème aux yeux du syndicat : le mot « socialisme » n’apparaît nulle part dans le manifeste fondateur du parti.
Mais la critique la plus sévère est sans doute celle adressée par Numsa aux principaux leaders de l’EFF, anciens membres de l’ANC. « Quelle que soit la position de Julius Malema aujourd’hui, il était encore récemment un capitaliste à la tête de nombreuses sociétés », relève Irvin Jim. Après cette prise de position, toutes les hypothèses restent donc ouvertes, y compris celle de la création d’un nouveau parti ouvrier par le syndicat.