En Afrique du Sud, le président Jacob Zuma a donné son feu vert à une enquête portant sur le fonctionnement des services fiscaux. Lors de son discours sur le budget il y a deux semaines, le ministre sud-africain des Finances, Malusi Gigaba, a souligné la difficulté à collecter l’impôt en Afrique du Sud. Il faut dire qu’il y a urgence : les recettes fiscales de l’État sud-africain devraient en effet baisser de plus de 3 milliards d’euros cette année. Les difficultés structurelles de l’économie peuvent expliquer en partie cette situation, mais la question de « la moralité fiscale » se pose plus que jamais.
Une commission d’enquête devrait être mise en place prochainement, afin de trouver des solutions « pour améliorer les performances des services fiscaux » sud-africains. Le ministre des Finances a souligné qu’il est important que « des experts répondent aux inquiétudes des Sud-Africains » et définissent les raisons pour lesquelles les recettes fiscales de l’État sont en chute libre.
Mais cette annonce a été accueillie avec beaucoup de méfiance par l’opposition. Il faut dire que la situation est assez ironique : d’un côté, Jacob Zuma donne son aval pour l’ouverture de cette enquête sur le travail des services fiscaux, et de l’autre, il est lui-même accusé de ne pas toujours payer ses impôts !
Une fois de plus, tout le monde soupçonne le président de vouloir gagner du temps. L’ex-ministre des Finances Pravin Gordhan a estimé que la seule solution pour remédier à cette situation préoccupante est de renouveler entièrement la direction des services fiscaux. Effectivement, le commissaire général des impôts, Tom Moyane, est un très proche de Jacob Zuma. Il est soupçonné d’avoir systématiquement couvert les malversations du chef de l’État et de ses différents amis depuis sa prise de fonction.
Publié le 09-11-2017