Les députés des Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti de gauche radicale dirigé par l’opposant sud-africain Julius Malema, ont échangé, mercredi 4 mai, des coups avec des membres de la sécurité du Parlement avant d’être expulsés de la Chambre, où ils tentaient d’empêcher le président Jacob Zuma, embourbé dans plusieurs scandales, de s’exprimer.
Les élus, vêtus comme à leur habitude de combinaisons rouges de mineurs, ont perturbé le début de séance et refusé de se conformer aux rappels à l’ordre de la présidente du Parlement, Baleka Mbete, qui a fini par leur demander de quitter la salle.
Après une dizaine de minutes de débats houleux avec les députés EFF, Mme Mbete a demandé aux services de sécurité du Parlement de les expulser et quelques coups ont fusé entre certains parlementaires et la sécurité. Cet incident est intervenu quelques minutes avant le discours de Jacob Zuma pour le vote du budget alloué à la présidence sud-africaine.
« Nous ne pouvons laisser un président illégitime s’exprimer ici comme si de rien n’était, nous ne pouvons pas écouter le discours d’une personne qui fait face à des charges de corruption », a lancé l’un des députés EFF, Floyd Shivambu, avant d’être expulsé.
Les municipales en ligne de mire
Le président sud-africain pourrait être en effet de nouveau poursuivi pour plus de 700 charges de corruption dans un contrat d’armement, selon une décision de justice rendue le 29 avril. Cette décision affaiblit un peu plus Jacob Zuma, déjà reconnu coupable en mars de violation de la Constitution par la plus haute juridiction du pays pour n’avoir pas remboursé une partie des 20 millions d’euros d’argent public utilisés pour rénover sa résidence privée.
Les EFF, qui ont fait leur entrée au Parlement lors des dernières élections générales de 2014 avec 25 députés, devenant la troisième forcepolitique du pays, perturbent régulièrement les débats à l’Assemblée pour demander la démission de Jacob Zuma.
En février 2015, ils avaient déjà été expulsés manu militari lors d’un discours du président. Le chef du parti, Julius Malema, absent mercredi du Parlement, avait affirmé en avril qu’il allait « bientôt perdre patience » et avait menacé de « faire partir ce gouvernement à la pointe du fusil ».
Les EFF espèrent confirmer leur ancrage dans le paysage politique sud-africain lors des prochaines élections municipales qui se tiendront le 3 août.
Source: lemonde.fr