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Afrique du Sud : Jacob Zuma au bord de la rupture

Il est marié à plusieurs femmes mais, avec le peuple sud-africain, le divorce est dans l’air. Pratiques douteuses et bourdes en tout genre… Le président Jacob Zuma exaspère à peu près tout le monde, y compris au sein de l’ANC.

Des scandales, Jacob Zuma en a connu beaucoup. De ses frasques extraconjugales aux travaux entrepris dans sa résidence privée de Nkandla aux frais du contribuable, en passant par ses déclarations controversées sur le sida… À chaque fois, les polémiques ont glissé sur lui sans altérer son sourire satisfait.

Mais le tir de barrage auquel il a fait face, entre les 9 et 13 décembre, l’a désarçonné. Pour la première fois il a dû faire machine arrière. À l’origine de la fronde populaire, sa décision de nommer David van Rooyen, un quasi-inconnu sans aucune expérience, au ministère des Finances. Il remplaçait Nhlanhla Nene, un homme respecté qui avait patiemment gravi les échelons. Le « crime » de ce dernier ? Une trop grande rigueur budgétaire. Il s’était notamment opposé aux procédures d’achat mises en place par Dudu Myeni, la présidente du conseil d’administration de la compagnie publique South African Airways. Or Myeni est une intime de Zuma. Au point que le président a dû, dans un communiqué surréaliste, démentir avoir eu une liaison et un enfant avec elle.

Ce que Zuma n’avait pas mesuré, c’est la réaction des marchés. Le rand a chuté de 5,4 % face au dollar en une seule journée. Même le patron de la Bourse de Johannesburg est sorti de sa réserve pour critiquer cette décision. Sous la pression, le président a dû procéder à un second remaniement, en rappelant Pravin Gordhan, qui avait déjà assumé ces fonctions de 2009 à 2014. Peut-être le signe qu’il n’est plus tout à fait seul maître à bord.

Un président désavoué

Cet épisode intervient alors que son pouvoir est contesté de toutes parts. Au Parlement, le leader gauchiste Julius Malema ne perd pas une occasion d’évoquer le scandale de Nkandla. Numsa, le puissant syndicat des métallurgistes (plus de 300 000 membres), a mis un terme à son alliance historique avec l’ANC à la fin de 2014. Et, en octobre dernier, le gouvernement s’est heurté à la fronde des étudiants, qui protestaient contre l’augmentation de leurs frais de scolarité. Signe d’une certaine fébrilité, Zuma a vite annulé cette mesure. En comparaison, les manifestations qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, ce 16 décembre, étaient moins périlleuses. Mais leur cri de ralliement « Zuma must fall » (« Zuma doit tomber ») a symboliquement posé la question qui taraude de plus en plus de Sud-Africains : le pays peut-il se permettre de garder cet homme à sa tête jusqu’à la fin de son mandat, en 2019 ?

Le désamour dont il fait l’objet émane aussi de la majorité noire, et même de la moitié des électeurs de son propre parti

Sa cote de confiance s’est effondrée. Surtout, bien sûr, chez les électeurs de l’Alliance démocratique (DA), qui recrute principalement au sein des minorités (Blancs, Indiens et métis). La procédure de destitution que cette formation d’opposition veut enclencher est vouée à l’échec, l’ANC restant ultramajoritaire (encore 62 % aux élections générales de 2014).

 

Source: Jeune Afrique

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