Le très controversé dirigeant de la province sud-africaine du Nord-Ouest, soupçonné de corruption et proche de l’ex-président du pays Jacob Zuma, a annoncé mercredi sa démission après des manifestations violentes et des semaines de vives polémiques.
« Je prends ma retraite anticipée », a déclaré Supra Mahumapelo lors d’une conférence de presse au siège de son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir.
« Si je reste au pouvoir (…), il me sera difficile d’éviter d’être accusé de profiter de ma position pour me défendre des accusations de mes adversaires », a-t-il expliqué.
Le mois dernier, sa province du Nord-Ouest a été secouée par de violents affrontements entre la police et des manifestants qui dénonçaient la corruption locale et la faillite totale des services publics.
Ces heurts avaient contraint le président Cyril Ramaphosa à écourter une visite officielle au Royaume-Uni pour se rendre sur place et tenter de calmer les esprits.
L’ANC avait alors suspendu M. Mahumapelo, et le chef de l’Etat avait décidé de placer la province sous tutelle de l’Etat.
Depuis qu’il a succédé à la tête de l’ANC puis de l’Afrique du Sud à un Jacob Zuma englué dans les scandales, M. Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption une de ses principales priorités, à un an des prochaines élections générales.
Le secrétaire général de l’ANC Ace Magashule s’est réjoui mercredi de la démission de M. Mahumapelo, qui restera toutefois chef du parti dans sa province.
« Nous soutenons sa décision, c’est une période difficile », a commenté M. Magashule.
« C’est un pas dans la bonne direction », s’est réjoui l’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition, « mais cela ne dispensera pas (M. Mahumapelo) de rendre des comptes sur les accusations de corruption qui lui sont reprochées ».
La rédaction