Ce 18 décembre, c’est la Journée internationale des migrants. En Afrique du Sud, l’année 2015 a été marquée par des attaques contre les étrangers vivant dans le pays, faisant plus de 100 000 déplacés, principalement des migrants africains. Le gouvernement a mis en place un comité parlementaire pour examiner les causes de cette violence xénophobe. Un rapport a été adopté il y a deux semaines par le Parlement.

Selon le rapport parlementaire, il y aurait 5 à 6 millions d’étrangers en Afrique du Sud, la moitié vivant dans le pays illégalement. Le rapport se refuse à parler de xénophobie, mais conclut plutôt à des éléments criminels profitants d’incidents localisés pour s’en prendre aux étrangers.

« Contrairement à 2008 où les violences ciblaient des individus, la plupart des attaques cette année visaient des magasins. Dans les townships, il y a un sentiment accru de compétition pour les ressources. Il y a de plus en plus de gens qui viennent dans ces quartiers cherchant du travail, le chômage y est très élevé. Et quand un incident survient, par exemple à Soweto où un commerçant étranger a tué un homme impliqué dans le vol d’un magasin, cela fait boule de neige. Et les criminels prennent le contrôle », explique Toby Chance, député de l’opposition et membre de la commission qui a rédigé ce rapport.

Par endroits, le rapport semble même rejeter la faute de ces attaques sur les étrangers eux-mêmes, évoquant la concurrence déloyale de certains commerces étrangers. Les recommandations du rapport sont extrêmement générales. Plusieurs organisations de défense des étrangers ont réagi, estimant que le gouvernement n’avait pas tiré les leçons des violences de 2008.

En tout cas, le gouvernement n’a pas attendu ce rapport pour prendre des mesures. Il a rapidement mis en place plus de contrôle aux frontières et a durci sa politique d’immigration.

Source: RFI