Il y a-t-il une complicité active entre l’opération Barkhane et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) contre la Plateforme notamment le Gatia dans la région de Kidal ? En tout cas les facteurs qui ont concouru aux affrontements de ce jeudi, tels qu’ils nous ont été expliqués par le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, laissent penser ainsi.
Tout a commencé à Djouhant, localité située à 45 km à l’Ouest de Kidal quand une patrouille de l’opération Barkhane est tombée sur une position du Gatia. C’est dans cette localité, faut-il le rappeler, que des imghads ont été martyrisés il y a de cela quelques semaines. La patrouille de Barkhane a demandé ce que cherchaient les combattants du Gatia à cet endroit-là.
Ceux-ci ont répondu qu’ils ont envie de rentrer à Kidal parce qu’ils y ont aussi des maisons qu’ils veulent habiter au lieu de survivre sous des grottes. Les militaires de Barkhane leur ont dit d’attendre le 20 juillet pour qu’une solution soit trouvée. Les combattants du Gatia ont donc demandé à Barkhane si elle pouvait les garantir que d’ici là, leur position ne sera pas attaquée par la CMA.
Barkhane leur a donc donné cette assurance. Trois jours après, les militaires de Barkhane sont venus prendre les armes lourdes des combattants du Gatia. Pour montrer leur bonne foi, les hommes du Gatia se sont même repliés jusqu’à Tahalt, située à 80 km à l’Ouest de Kidal. Malheureusement, ils l’apprendront à leurs dépens quand hier mercredi, une trentaine de véhicules de la CMA ont pu Kidal au vu et au su de Barkhane et de la Minusma en direction de Tahalt.
Sachant bien que leurs adversaires avaient été délestés de leurs armes lourdes, les hommes de la CMA ont donc attaqué ce jeudi cette position du Gatia à 5 heures du matin. Les combats ont été malgré tout intenses entre les deux parties.
A en croire le secrétaire général du Gatia, ses hommes déplorent 3 morts et ont tués 7 assaillants de la CMA, brûlé un véhicule et un autre saisi. Ce comportement des hommes de Barkhane contrarie le discours optimiste du président français Emmanuel Macron lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel.
La rédaction