Entrepreneures, influenceuses ou engagées pour la défense de l’environnement, les Maliennes investissent les différents champs de la société civile et font bouger les lignes.
Les femmes maliennes sont de plus en plus mobilisées dans la vie civile et le monde des affaires et nous devons nous en féliciter. Notons par exemple la présence d’une Malienne, Aïda Diarra, dans la liste des cinquante femmes africaines les plus influentes dans le monde des affaires. Si elle occupe actuellement un haut poste au sein de Western Union, que l’on sait particulièrement important pour notre diaspora, elle a commencé sa carrière dans l’entreprenariat aux États-Unis et a souhaité par la suite revenir en Afrique.
Au niveau national, les initiatives des femmes se multiplient, comme le démontre l’exemple d’« Avançons », association des femmes de Yirimadio Médine, lancée en août à Bamako. En effet, les femmes de la commune VI récupèrent les détritus tels que les plastiques et les morceaux de tissus souillés pour en faire de l’engrais pur, bénéfique à la culture et à l’environnement tout en générant du profit. Ce projet permet de dépasser certaines difficultés auxquelles nos sœurs font face : l’accès au crédit, le manque d’autonomie et le poids de la vie du foyer. Cette belle initiative devrait donner l’exemple pour d’autres projets de ce type, qui permettront d’assainir notre ville et de donner des opportunités aux femmes.
Comment ne pas évoquer également ces femmes maliennes résolument engagées dans des causes sociétales, comme Kéita Fatoumata Sissoko, qui lutte avec courage contre l’esclavage dans la région de Kayes ou bien Saran Keïta Diakité, présidente du Conseil d’Administration de WANEP-Mali (Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix) ? Ces talentueuses femmes médiatiques ne doivent cependant pas nous faire oublier celles qui œuvrent sans relâche, au quotidien, et qui occupent avec succès des emplois traditionnellement dévolus aux hommes. Parmi elles, nous pouvons citer Salimata Siramini Coulibaly (première femme mécanicienne), Nionsonding Bathé (conductrice de poids lourds) ou bien Sira Fané (conductrice de transports en commun) qui répète à l’envi qu’une femme : « n’est pas faite pour s’asseoir à la maison et tendre la main seulement et attendre tout de son mari ! »
Ces exemples doivent être gardés à l’esprit pour faire évoluer les mentalités et donner aux femmes toute la place qu’elles méritent dans notre société. A force de volonté et de persévérance, les citoyennes du Mali pourront faire bouger les lignes.
Aïcha Sangaré
@aichasangare13