Depuis près d’une décennie, un litige foncier oppose la commission pour le règlement du litige foncier de Kwodialanda à Monsieur Cheichné Wele Diallo, propriétaire d’une parcelle de 100 hectares. Une parcelle achetée grâce à la collaboration des Konaré de Nonssombougou ainsi que le maire de cette localité et le préfet du cercle de Kolokani. La commission demande l’annulation de cette vente sous prétexte que c’est un endroit historique et symbolique, car la résistance du Beledougou face aux Blancs a eu lieu dans cette localité du cercle de Kolokani. Et M. Diallo ne semble pas prêt à renoncer à sa désormais parcelle acquise en toute légalité.
Selon Cheickné Wele Diallo, la parcelle a été vendue par les autochtones de Nonssombougou dans le cercle de Kolokani. Après des échanges avec l’ensemble des parties prenantes sur l’habitabilité de la zone, le préfet du cercle de Kolokani a réalisé 20 permis d’occuper de cinq hectares chacun. Le montant convenu entre M. Diallo et les autochtones a été payé par le client ainsi que la somme qu’il devrait payer à la préfecture pour avoir les permis d’occuper.
D’après M. Diallo, c’est après avoir commencé la valorisation de la parcelle que les autochtones de Nonkon se sont opposé à cette vente et ont, dans la foulée, demandé l’annulation de la vente auprès du préfet de Kolokani. Une demande acceptée à l’époque par ce dernier qui, après un échange violent avec Cheickné Wele Diallo, a procédé à l’annulation des permis d’occuper.
Et la décision du préfet a été attaquée en justice par M. Diallo au tribunal administratif. Selon M. Diallo, les juges lui ont donné raison. Et les autochtones de Nonkon, à travers la commission pour le règlement du litige foncier de Kwodialanda, ont fait appel au niveau de la Cour suprême de Bamako. Actuellement, selon nos informations, la plus haute juridiction nationale n’a pas encore rendu son verdict.
À la demande de la commission pour le règlement du litige foncier de Kwodialanda, le ministère de la Culture a procédé au classement du site en question au patrimoine culturel national, en janvier 2018. Selon cette décision, la superficie du site historique de Kwodialanda est de 5000 hectares. Il se trouve que sur cette superficie, 48 villages sont installés parmi lesquels il y a Nonkon, Nonssombougou et Wolodo. Ces trois villages constituent chacun le chef-lieu d’une commune d’où les communes de Wolodo, de Nonkon et de Nonssombougou.
Cette décision est sur le point de mettre en cause un investissement de plus de 500 millions réalisé par Cheickné Wele Diallo sur sa parcelle, et freine la construction d’une usine pour la transformation du lait local et empêche des milliers de personnes d’avoir un emploi permanent. Selon Cheickné Wele Diallo, cette décision doit être revue par les autorités maliennes. Il indique qu’une nouvelle délimitation du site doit être faite.
Car, selon lui, Kwodialanda ne vaut pas 5000 hectares. C’est pourquoi, il dit avoir saisi le ministère de la Culture à travers une correspondance pour demander non seulement l’annulation de cette première décision, mais aussi une nouvelle délimitation du site historique de Kwodialanda. Il a profité de notre échange pour démentir certaines informations relatives à sa parcelle.
Selon lui, les enquêtes ont prouvé à plusieurs reprises que sa parcelle n’est pas située sur le site historique de Kwodialanda mais à quelques kilomètres de ce site. Affirmer le contraire serait une aberration, selon lui. Cheickné Wele Diallo invite les autorités maliennes à prendre leurs responsabilités en faisant une délimitation objective de ce site afin de mettre fin à ce litige qui n’a que trop duré.
André Traoré
Soleil Hebdo