Pour signaler la lenteur dans le dossier Ras Bath, les militants et sympathisants du Collectif pour le Développement de la République (CDR) se sont fortement mobilisés, le samedi 11 novembre 2023 au carrefour des jeunes de Bamako. Objectif : dénoncer un traitement « politique et discriminatoire » de ce dossier contre le guide et porte-parole du CDR.
Bientôt 9 mois que Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath est incarcéré à la prison centrale pour « association de malfaiteurs » après un premier chef d’accusation « simulation d’infraction dans l’affaire Soumeylou Boubeye Maïga » rejeté par le juge lors du premier jugement. En effet, le samedi 11 novembre 2023, les partisans et sympathisants du Collectif pour le Développement de la République (CDR) accompagnés par des représentants des partis et regroupement politiques tels que le Parena, le Morema, le parti Yelema ou Kouroukan Fouga, Siguida Gneta, Yiribakoro ont manifesté leur indignation face à la politique de « deux poids deux mesures » dont est victime, selon eux, le dossier de Ras Bath.
Pour eux, cette politique de trainer les pas ne vise qu’à légitimer une détention, « injuste et illégale » du porte-parole du CDR. Pour soutenir cette thèse, le CDR a fait état de certains dossiers qui ont été engagés et définitivement traités alors même qu’ils sont venus trouvés celui de Ras Bath sur la table du juge. C’est le cas, par exemple selon eux, de l’affaire Adama Ben Diarra dit Ben Le Cerveau et de Sidiki Kouyaté, tous du mouvement Yerewolo Debout sur les remparts dont tout le processus du traitement des dossiers n’a pas dépassé 3 mois alors que celui de Ras Bah est à près 9 mois aujourd’hui.
Pour le collectif pour le Développement de la République rien ne justifie ce maintien de son porte-parole en prison si ce n’est pour l’empêcher d’intervenir sur des sujets sensibles en défaveur des autorités de la transition tels que notamment l’adoption de la nouvelle constitution et le report des élections présidentielles au début et maintenant, l’affaire de radiation des magistrats Cheick Cherif Koné et Dramane Diarra de leur fonction, l’affaire EDM avec ses coupures intempestives d’électricité et enfin la fameuse question de Kidal qui sont toute, selon eux, des questions sur lesquelles les Maliens sont manipulés et toujours maintenus dans l’ignorance pour servir d’autres agendas qui n’est pas celui du Mali.
Tout comme le premier chef d’accusation rejeté par le juge en juillet dernier, concernant la « simulation d’infraction » le Collectif pour le Développement de la République signale que, le second concernant l’« association de malfaiteurs » est également vide et sans fondement.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS