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Affaire Kissima Gakou : les failles d’un complot

Arrêté le vendredi 22 novembre et déféré le samedi 23 novembre 2019 à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, le Pr. Kissima Gakou, doyen de la Faculté de droit privé (FDPri) de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) semble victime d’un complot qui a trouvé pour s’exécuter des hommes de mains : deux taupes infiltrées à la FDPri et deux autres praticiens du droit parmi les plus contestés.

 

Un praticien du droit proche du dossier que nous avons consulté assure qu’en examinant un à un les chefs d’inculpation contre le doyen de la FDPri, Pr Kissima Gakou, le profane se rend immédiatement compte de la traitrise des uns et de l’amateurisme des autres.

Sur l’usurpation de titre ou de fonction, il est donc reproché au professeur d’avoir recruté ou nommé un agent comptable alors même que seul le ministre dispose de ce pouvoir, « en vérité, c’est archi faux, le doyen n’a jamais nommé un quelconque agent comptable. Ce dernier bien qu’ayant un nouveau poste au ministère de l’économie numérique, est bel et bien la même personne. Il a conservé sa fonction à la FDPri sur la période concernée de janvier à novembre 2019.

La preuve est c’est lui qui a procédé au payement des salaires des contractuels de janvier à octobre 2019. Tout comme il a fait le traitement comptable des heures supplémentaires des enseignants sur la même période. Il en est de même pour les frais de surveillance, de corrections et de commission des examens. Tous les documents existent et portent sa signature, celle du doyen et la signataire du chef de service des finances du rectorat ».

Il convient de préciser que ces trois signatures sont indispensables pour effectuer tout acte comptable. La procédure et les traitements sont initiés à la FDPri puis les états sont acheminés, traités au rectorat qui finalise l’envoi au Trésor. Il devient alors difficile d’apporter la preuve du contraire.

Un tissu de mensonges

L’accusation de faux et usage de faux également ne résiste pas à l’analyse de notre source : « le comptable de la FDPri, en partant prendre service au ministère de l’économie numérique a proposé au doyen une formule complète qu’il a accepte et signée. De quoi s’agit-il ? dans la mesure où le recteur n’a jamais réagi malgré les demandes réitérées vérifiables lui réclamant un nouvel agent comptable, la situation est devenue critique.

L’agent comptable sur le départ a proposé un élément dénommé Souleymane Sidibé dit Binké à qui il prend la responsabilité des valeurs (et pas autre chose en tout cas à la connaissance du doyen) en précisant en outre qu’il s’engage pour la continuité comptable au service jusqu’au jour où interviendra la passation de service avec un comptable rentrant ».

Selon nos informations, durant cette période transitoire, qui a duré dix mois, Souleymane Sidibé dit Binké s’est rendu coupable du détournement de 25 millions de FCFA. D’ailleurs à ce jour, il a remboursé environ 4 millions de F CFA. Le même agent s’est rendu coupable de faux et usage de faux sur les quittances de l’Etat, notamment en émettant des reçus parallèles.

Pour faire face aux dépenses de fonctionnement de la Faculté sur les dix mois, le doyen, selon notre source a préféré recourir à l’émission de bons dont le montant total est estimé à la somme de 9 027 000 F CGA.

Pr Kissima Gakou apprendra plus tard à la gendarmerie que Souleymane Sidibé dit Binké est un informaticien n’ayant jamais obtenu un diplôme, ni la qualité de comptable, mais qu’il travaille à la FDPri depuis 1999 où il a toujours exercé les mêmes activités à la comptabilité. Le doyen n’étant pas lui-même comptable, de surcroît que les activités de Binké lui échappent en l’absence d’un comptable attitré, comment peut-on établir un lien de complicité entre eux ?

Si le doyen ne peut être en aucun cas sous le chef d’inculpation de faux et usage de faux, encore moins de complicité, il a assumé en revanche tous les bons signés par lui et émis pour son autonomisation. Il a présenté séance tenante la somme de 9 027 000 FCFA, total des bons émis à Binké. Malgré tout, les enquêteurs ne voulaient rien savoir.

Certaines de nos sources bien infirmées rapportent que s’il y a problème, c’est le rectorat qui est responsable.

« C’est le rectorat qui détient un budget de 6 milliards de FCFA. C’est le rectorat qui fait les achats et les dépenses. C’est à ce niveau que le Pôle économique a du grain à moudre. Plutôt que d’aller s’acharner sur un professeur émérite connu pour sa droiture. Le pôle économique doit se ressaisir très rapidement avant qu’il ne perde tout son crédit dans une affaire montée de toutes pièces pour humilier un enseignant qui fait de l’ombre par le progrès et la prospérité qu’il génère sur l’Université à travers ses actions de haute portée patriotique ».

Source : le journal Focus

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