Au centre spécialisé de rééducation, de réinsertion et de détention pour femmes et mineurs de Bollé, dans le district de Bamako, six (6) ressortissantes du Nigeria ont réussi, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août dernier, à s’évader dans des conditions insolites. Mais il a fallu une cavale de quelques heures pour que grappin soit mis sur 4 parmi les 6 évadées.
Du scenario digne d’un film s’est passé à Ballé, la prison des femmes sise à Faladié, un des quartiers de la capitale malienne. Avec des murs hautement construits, des barbelés piquants et des surveillants présents sur l’espace d’incarcération, six (6) Nigérianes en détention ont réussi à prendre la poudre d’escampette, sans que personne ne soit au courant au moment des faits. Il sied de retenir que les incriminées sont poursuivies et détenues pour « trafic, vente, consommation et détention des stupéfiants » au Mali, suivant les précisions. Quel fait insolite à Bollé avec l’évasion facile de six détenues de taille !! Des indiscrétions, il ressort que la déplorable scène a eu lieu dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août 2023. Des précisions relayées, il demeure clair que lesdites dames sont sorties de leur bloc (une grande salle fermée) de détention en sortant par la fenêtre des toilettes. Une opération qui a malheureusement eu lieu sans qu’elles ne soient aperçues par l’un des Gardes ou surveillants déployés sur le lieu. Ce n’est pas tout. Cette étape étant franchie, les Nigérianes visiblement douées dans leur manœuvre se sont servies du mirador avant d’escalader le mur. Pour ce faire, elles se sont, par la suite, glissées sous les barbelés au sommet du mur et à l’aide des moustiquaires qu’elles utilisaient dans leur bloc. D’une source digne de foi, les fugitives avaient, pour la réussite de l’évasion, préalablement tressé lesdites moustiquaires utilisées pour en faire des cordes. C’est grâce à ce plan sorti de nulle part qu’elles réussiront, sans aucune trace, à escalader le mur de Bollé en se glissant sur les barbelés. Voici comment les étrangères ont pu s’échapper en quittant la prison sans qu’aucun Garde ne soit au courant. Le mal étant consommé aux environs de 2 heures du matin, il a alors fallu attendre la même journée du vendredi 11 août pour alerter les différentes unités de police, de la gendarmerie et de la Garde nationale. C’est ainsi que l’appel au secours a été lancé aux éléments de police de Yirimadio, territorialement compétents en la matière. Des constats ont été immédiatement établis afin de mener à bien la nouvelle mission qui venait d’être confiée aux agents du commissariat. Et des recherches ont été, dans la foulée, émises en vue d’appréhender les fugitives « expertes ». Même si ce n’est nullement la première fois qu’une évasion se passe dans le pays, le cas des Nigérianes mérite réflexions, voire des interrogations. Comment six (6) détenues peuvent simultanément et facilement réussir à se tirer d’affaire dans un tel endroit censé être hautement surveillé nuit et jour ? Peut-on parler d’une éventuelle connivence ou entente à l’intérieur ou à l’extérieur de la prison ? N’y avait-il pas de Garde ou surveillant de prison en poste au moment de ces faits extraordinaires ? Aussi, doit-on s’interroger, lesdits surveillants ne mènent-ils pas de contrôle tous les jours afin de savoir ce qui se passe au niveau des différents blocs des détenues de Bollé ?
4 parmi les 6 finalement appréhendées à Kénieba, dans la région de Kayes
Il a fallu quelques heures de cavale pour que 4 parmi les 6 dames soient appréhendées dans le cercle de Kenieba. Notons que l’alerte avait été lancée à tous les éléments de police par la hiérarchie. Se pliant aux consignes fermes des chefs, notamment de l’actuel DG du corps, le commissaire général de Brigade Soulaïmane Traoré, le commissaire divisionnaire Acoundia Napo de Kenieba et ses éléments ont mis le grappin sur 4 des 6 six évadées. D’une source sûre, les six Nigérianes se sont séparées en deux groupes de 4 et 2 après leur évasion au sein de la prison sise à Faladié, à Bamako. Apparemment en manque de fric pour pouvoir poursuivre leur chemin, les quatre dames ont alors pris la direction d’une zone d’orpaillage sise à Kenieba. Avec le plus vieux métier qu’elles semblent connaitre, elles prétendaient visiblement se faire du pognon avant de plier définitivement bagages et rejoindre le Nigeria, leurs terroirs. Sauf qu’elles n’étaient pas la bienvenue dans le cercle de Kenieba, avec les consignes fermes données à tous les éléments par le DG de la police. Sur la base d’une alerte, les éléments de la Brigade de recherche du commissariat de Kenieba avaient mis les bars et les maisons closes sont surveillance. Ce qui va finalement aboutir à l’identification, puis à l’arrestation des 4 fugitives ayant pris la direction de Kenieba. S’agissant respectivement des nommées Eneferi Joy dite Sonia ; Sarah Ak Pomiemie ; Adidiante Kazim alias Tom-To et Olouwele Mariam alias Tina. Quant aux deux autres, il ressort que les recherches demeurent en cours pour les identifier et conduire à la prison des femmes de Bamako. La police saura-t-elle relever ce défi ?
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS