Boubacar Keita, l’oncle de Mariam Keita, donne sa version des faits. L’oncle, dans la société manding, est mandataire légal des questions de mariage de sa nièce. Dans une interview accordée, hier, à notre confrère de la radio FR3, Boubacar Keita dépeint une fille «peu sérieuse», «incapable de se maintenir dans une relation conjugale».
Trois mariages, en trois ans. Au moins, une grossesse avortée. La vie amoureuse de Mame, comme l’appellent ses proches, est assez mouvementée. C’est le moins que l’on puisse dire au regard des informations recueillies çà et là. Il ressort que Moulaye Haïdara est bel et bien l’époux légitime de Mariam Keita. Pis, le marabout a été victime d’une machination de la part des deux tourtereaux qui méditent, en ce moment, sur leur sort à Bolé et à la prison Centrale de Bamako.
Selon Boubacar Keita, sa nièce a d’abord été dans un premier mariage contracté avec un policer à Kati. Après avoir unilatéralement rompu cette union, elle disparaît. «Quelques mois après, J’ai appris qu’un autre homme veut la marier. C’était Karim Traoré qui prétend aujourd’hui être son mari», raconte l’oncle. Le mariage, poursuit-il, a été religieusement célébré. «A ce qu’il paraît», car lui-même, n’était pas présent. Tout le processus a été piloté par les frères aînés de Mariam avec le pharmacien et professeur de médecine, Karim Traoré.
Après quelques mois de mariage, l’harmonie dans le couple s’envole. Mariam retrouve une fois de plus chez son demi-frère Drissa Keita, pendant quinze mois au moins. Selon ce que j’ai appris, ce n’est pas Mame qui est partie mais cet homme l’a mise dehors en disant qu’il lui «attache le pagne de sa mère». Dans notre société, cette insulte prononcée à l’encontre d’une femme signifie qu’on ne peut plus avoir de relation sexuelle avec la même femme. Donc, c’est en étant chez son frère que Mariam et le marabout se rencontrent. Leur mariage est célébré le 12 mai 2017, à 15 jours du début de Ramadan. «J’ai personnellement autorisé ce mariage parce que même si ma nièce avait été mariée à Karim, les propos de ce dernier entraînent le divorce de fait ».
Une affaire qui n’en est pas une…
Selon Drissa Keita, demi-frère de Mariam, le même Karim Traoré lui a fait savoir que sa sœur n’est pas une femme à marier quand il essayait de les concilier. Car, dit-il, elle n’est pas éduquée. «Elle ne retournera jamais chez moi», m’avait-il juré. «Alors, je suis étonné qu’elle soit retournée avec ce dernier. Pis, celui-ci s’est précipité pour arranger un mariage civil avec elle, en apprenant qu’elle était mariée à un autre.»
L’affaire Karim et Mariam est devenue aujourd’hui, une affaire d’Etat opposant l’exécutif au législatif. Pourtant c’est une affaire qui n’est pas vraiment une. Car, au regard des témoignages des uns et des autres. Il ne sera pas faut, le dire que le procureur Dramane Diarra a appliqué la loi. Dans toute sa rigueur. Décidément, le charme de la belle Mame n’opère pas seulement sur ses ‘’époux déclarés’’. Bathily père et fils, dans un souci légaliste ont pris fait et cause pour Karim Traoré. Tandis que le procureur, lui, semble opter pour le droit quel que soit sa source.