Ça y est ! Hier dans la journée, la Chambre d’accusation a rendu son arrêt en ce qui concerne l’affaire des Bérets rouges et suite au réquisitoire supplétif du Parquet Général. Seul l’ex-directeur général de la Sécurité d’Etat, Général Sidy Alassane Touré, échappe ainsi à une comparution devant la Cour d’assises.
Suite à l’information selon laquelle le Parquet général demandait à la Chambre d’accusation que les Généraux Yamoussa Camara, Dahirou Dembélé et Sidy Alassane Touré soient relaxés de toute poursuite, il y a eu une levée de boucliers, notamment de la part des Organisations de défense des Droits de l’Homme et des familles des victimes réunies en association pour défendre leurs intérêts. Mais le dossier a évolué car la Chambre d’accusation a rendu son arrêt hier.
Au cours d’une conférence de presse tenue à la Maison de la Presse, en début de semaine dernière, l’Association des parents et épouses des militaires bérets rouges assassinés (Apembra) demandait l’organisation de funérailles nationales, non sans rappeler que justice doit être faite pour la mémoire de leurs enfants, avant toute réconciliation. A travers cette sortie, les parents des victimes, regroupés au sein de l’Association des parents et épouses des militaires bérets rouges assassinés (Apembra), entendaient informer l’opinion sur leurs préoccupations. Créée après les événements du 30 avril et 1er mai 2012, l’Apembra a pour objectif de découvrir la vérité et toute la vérité concernant les soldats bérets rouges froidement assassinés, après qu’ils aient été faits prisonniers au «Camp Soundiata Keïta» de Kati.
« Notre espoir aujourd’hui, c’est la justice, nous croyons et nous comptons beaucoup sur la Justice malienne. Nous plaidons pour la comparaison de tous les inculpés dans notre affaire, devant la Cour d’assises », disait Mme Sagara Bintou Maïga, la présidente de l’Apembra. Il semble bien que cette voie de l’application de la justice est déjà ouverte car après examen du réquisitoire supplétif du Parquet général, la Chambre d’accusation a estimé que les Généraux Yamoussa Camara et Dahirou Dembélé (respectivement ministre de la Défense et chef d’état-major des armées au moment des faits) doivent être maintenus dans les liens de la prévention. L’ex-directeur général de la Sécurité d’Etat, le Général Sidy Alassane Touré, voit pour le moment sa tête sauvée car, pour son cas, la Chambre d’accusation a suivi le Parquet Général en le relaxant des fins de poursuite.
En clair, Yamoussa Camara, Dahirou Dembélé, Amadou Haya Sanogo et tous les autres co-accusés dans cette affaire, devront comparaître prochainement devant la Cour d’assises et certainement que, vu l’importance et la dimension internationale de ce dossier dans lequel des Organisations de défense des Droits de l’Homme se sont constitué partie civile, on y consacrera une session spéciale de la Cour d’assises.
Source : Koulouba.com