Dans un big-bang de communiqués officiels, la semaine dernière, les deux pays, la Côte d’Ivoire et le Mali, traitent désormais différemment l’affaire des 49 militaires. La Côte d’Ivoire la politise tandis que le Mali la judiciarise.
A l’issue d’un Conseil national de défense et de sécurité, la Côte d’Ivoire a publié un communiqué sur les réseaux sociaux concernant l’affaire des 49 militaires ivoiriens inculpés par la justice au Mali. A travers ce communiqué, la Côte d’Ivoire affirme que les 46 militaires restants au Mali sont des otages (détenus par les autorités) et non des mercenaires (entre les mains de la justice). Car le Président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, lors d’une médiation diplomatique aurait demandé une contrepartie, à savoir, les politiques maliens qui vivent en Côte d’Ivoire et faisant objet de mandat d’arrêt international par la justice malienne. La Côte d’Ivoire entend, dans les jours à venir, saisir la Commission de la Cedeao, pour résoudre définitivement le problème.
En réponse au communiqué du Conseil national de défense de la Côte d’Ivoire, le Mali reconnaît et explique la raison de la demande de contrepartie. D’abord, le communiqué justifie que c’est en sa qualité de président du conseil supérieur de la magistrature que le Président de la transition a demandé cette contrepartie. « C’est cette attitude responsable du Président de la transition qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otage », a signé le communiqué. En conclusion, le Mali met en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao et prévient qu’il ne céderait à aucun chantage.
Tout compte fait, l’affaire sera examinée devant la Cedeao et sera renvoyée à qui de droit entre la justice malienne, la diplomatie ou d’autres juridictions sous régionales ou africaines. Wait and see !
Koureichy Cissé
Source : Mali Tribune