Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

AFFAIRE DES 49 MILITAIRES IVOIRIENS, CEDEAO, MINUSMA, LOI ELECTORALE, PRESIDENTIELLE… : Le vice-président de la Commission défense du CNT, Fousseynou Ouattara, se lâche !

Invité de l’émission ‘’ Le Grand Déballage’’ sur la radio Rempart (97.9 Mhz), le vice-président de la Commission défense, sécurité et de la protection civile du Conseil national de la Transition (CNT) et non moins Président du Collectif pour la Refondation du Mali (Corema), Fousseynou Ouattara, s’est prononcé sur les sujets d’actualité. 

L’affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés par les autorités maliennes à l’aéroport international ‘Président Modibo Keïta Sénou’’ fait couler assez d’encre et de salive. Selon le vice-président de la commission défense du CNT, il y a matière à réflexion quand vous recevez un avion bourré de jeunes militaires qui appartiennent à une force spéciale d’un pays dont les autorités n’ont jamais caché leur hostilité envers les dirigeants de la transition du Mali.   « Il y a des gens qui ont voulu profiter du fait que le Mali est dans une certaine difficulté pour se permettre de faire venir des militaires sous couvert de la Minusma pour venir perturber notre pays », a laissé entendre Fousseynou Ouattara. Avant de poursuivre : « Ce sont des gens comme ça qui viennent avec des armes ; ils ne sont signaler nulle part ; si on les laissait partir ils vont disparaître dans la nature et du jour au lendemain on va voir des tueries par-ci par-là. Je ne vais pas parler de coup d’État parce qu’il y en a qui parle de cela. Le problème est que tout cela a un seul but : déstabiliser la transition ».

A en croire le vice-président Ouattara, quand des contingents arrivent sur le couvert de la Minusma, ça ne se passe pas comme ça. «  Il y a d’abord des préliminaires, à savoir des échanges entre les autorités en la matière. Il  faut d’abord l’aval du Mali. C’est le Mali qui donne son accord. Ici, ce dont on parle, il n’y avait pas d’accord. Dans le communiqué du Gouvernent, il a été bien mentionné qu’ils ont demandé à la partie ivoirienne qui a dit qu’elle n’était pas au courant, la Minusma pareil. Donc ça veut dire ce que ça veut dire. Le gouvernement a bien fait de les qualifier de mercenaires », a-t-il expliqué.

Aux dires de l’honorable Ouattara, nous ne devons pas du tout permettre que des étrangers viennent avec armes et bagages sans invitation. « Aujourd’hui, notre armée a la capacité et les moyens pour assurer la sécurité et nous voyons que l’armée monte en puissance chaque jour. Donc on n’a pas besoin que des gens comme ça arrivent pour perturber notre quiétude. Nous devons accorder beaucoup plus de crédit à ce que disent nos autorités et les suivre », a souligné le Président du Corema.

« Les punitions levées, les sanctions maintenues… »

Se prononçant sur la crise Mali-Cedeao, le président du Corema a été on peut plus clair : « Ce qui avait été imposé au Mali le 9 janvier dernier n’était pas prévu dans les textes de la Cedeao. C’étaient des punitions ; au sein du Corema on les qualifie comme ça. Ce sont  les punitions qui ont été levés mais les sanctions sont maintenues. Tel que la suspension du Mali de tous les organes et les sanctions individuelles. Mais l’embargo et la fermeture de frontières ne sont pas prévus par les textes de la Cedeao. Fermer même les frontières va à l’encontre d’un des piliers de la création de la Cedeao. Geler même nos avoirs cela va aussi à l’encontre des fondamentaux de la Cedeao. Donc, ceux qu’ils ont enlevés, c’était des choses illégitimes et illégales comme les autorités maliennes ont eu à les qualifier. On peut dire que c’est la Cedeao qui est retournée dans la légalité… »

Au sein du Corema, à en croire son Président, il a été toujours revendiqué la volonté de créer notre propre monnaie. Et l’honorable Ouattara d’indiquer : « On a la possibilité de le faire. Mais il faut adopter des lois et des textes. « Aussi, il faut adopter un code minier dans ce sens comme l’a fait le Botswana, le Mozambique. C’est une question de volonté politique. C’est notre sous-sol ; ça nous appartient ; il y a beaucoup de pays qui ont eu le courage de le faire. Si on a notre or ; on peut garantir notre argent sans aucun problème. Et ils vont respecter votre monnaie… »

Ce que les autorités doivent faire….

« J’ai été très impressionné par le patriotisme des Maliens pendant tout le temps de l’embargo. Au Corema, depuis le mois d’octobre dernier, on a élaboré des plans pour sensibiliser les Maliens parce qu’il faut qu’on comprenne quelque chose : la dépendance du Mali de l’espace Cedeao n’est pas aussi grande qu’on le pense. Ce qui nous a beaucoup touchés, c’est le côté financier quand on a bloqué nos comptes opérationnels. Ce qui était inquiétant, c’était la fermeture des frontières. Heureusement, on a des amis qui nous ont aidés », s’est réjoui le Président du Corema.

Selon Fousseynou Ouattara, la résilience des Maliens est l’enseignement d’or que les autorités doivent tirer de l’embargo de la Cedeao contre le Mali : « Ils doivent écouter en premier les Maliens. Si nos autorités écoutent les Maliens, elles ne vont jamais se tromper. Elles doivent intégralement mettre en application les résolutions qui sont sorties des assises nationales au lieu de suivre les désirs des présidents de la Cedeao qui veulent nous soumettre encore plan diabolique de la France qui est d’encadrer notre développement. » Et M. Ouattara de révéler : « En 1958,De Gaulle a dit que tous les pays qui appartiennent à l’espace francophone doivent y rester parce que cela y va de la survie même de la France. C’est à nous de trouver des voies et moyens pour assurer notre développement ».

« …Nous avons voté contre la loi électorale… »

« Au Corema, nous avons voté contre la loi électorale. Nous savons que ce n’est pas une loi souhaitée par les assises nationales de la refondation.  La Constitution actuelle a été élaborée par des hommes politiques qui l’ont fait à leur image. Ce que les assises nationales avaient prévu de passer d’abord à l’élaboration d’une nouvelle constitution et après cela passer au vote de la loi électorale », a déclaré d’entrée de jeu le Président du Corema, avant d’ajouter : « La nouvelle Constitution devrait d’abord instituer l’autorité indépendante de la gestion des élections comme une institution ça ne devait pas être dans une loi ».

Quid de la nomination des membres de la commission de la rédaction d’une nouvelle constitution ?

En ce qui concerne le choix des membres pour la rédaction d’une nouvelle constitution, l’honorable Fousseynou Ouattara pense que le Président de la Transition a fait des choix judicieux : « Moi à sa place, j’aurais fait les mêmes choix. Il a choisi des gens qui vont se référer à nos uses et coutumes, à nos histoires pour élaborer une nouvelle Constitution à l’image de tous les Maliens ».

« Le Mali aurait dû indiquer qu’il n’était pas question de prolonger le mandat de la Minusma… »

« Depuis le début, le Mali aurait dû indiquer qu’il n’était pas question de prolonger le mandat de la Minusma. La Minusma est venue avec l’idée d’aider à redéployer l’administration, à lutter contre les groupes terroristes armés ainsi de suite. Mais du jour au lendemain, elle a ont quitté tout ça pour se transformer en force d’interposition et à la fin, elle est devenue comme la branche d’une organisation de défense des droits de l’homme. Si la Minusma intervenait peut-être que beaucoup de tueries n’auraient pas eu lieu comme So Banda, comme Bouty comme Diallasagou », a souligné le Président du Corema.  Avant de s’interroger : « Qu’est-ce qu’ils (les éléments de la Minusma, Ndlr) ont fait une seule fois pour éviter de telle tuerie. Mais quand il s’agit de faire des rapports très tendancieux sur les faits et gestes de l’armée malienne, ils sont toujours présents. Si Barkhane part, Serval aussi et que la Minusma reste avec la présidence des Français dans les organes des décisions de renseignements, ça veut dire qu’on a rien fait ».  A en croire M. Ouattara, le Mali doit rappeler sa signature de tout ça et dire qu’on n’a pas besoin de la Minusma. « Le Ministre de la Défense lui-même a dit que le Mali n’a pas besoin de forces étrangères et que l’armée malienne est capable d’assurer la sécurité des Maliens et de reconquérir tous les territoires qu’on a perdus », a renchéri le Président du Corema. Avant d’indiquer que la bonne marche de la Transition se fera avec des gens qui ont la volonté d’accompagner mais pas avec tout le monde. « Il faut que le Président de la Transition avance avec des gens qui veulent avancer avec lui pour le Mali. Quand vous sachez des gens du pouvoir, n’attendez pas à composer avec eux. Cela est impossible », a fulminé M. Ouattara.

Se prononçant sur le Corema et la présidentielle prochaine, le Président Ouattara a indiqué que le Corema, qui se porte très bien, n’est pas intéressé par une quelconque candidature à la présidentielle. « Le Corema est un soutien à la Transition. Notre souhait est de trouver les voies et moyens pour appuyer l’actuel président de la transition parce que nous savons que les Maliens l’aiment parce qu’il fait du bon travail », a expliqué le Président Ouattara. Avant de conclure : « Le Corema travaille pour trouver des voies et moyens afin qu’il soit là, tant qu’il fait le travail des Maliens, qu’il soit toujours là. Le Corema n’a pas d’autre candidat et on ne le prévoit même pas… »

Tientigui 

Source: Le Démocrate

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance