Au moment où plusieurs médiateurs s’activent pour obtenir la libération des soldats ivoiriens détenus dans notre pays, la Côté d’Ivoire sert de terre d’asile pour d’anciens hauts responsables maliens qui sont recherchés par la justice malienne. Alors, le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, pose désormais ses conditions. Lesquelles ?
En effet, sous l’égide de la médiation togolaise trois femmes composant le groupe de militaire avaient été libérées, les pourparlers devraient se poursuivre pour la libération du reste du groupe encore en détention. Aujourd’hui, ils sont donc aux totales 46 soldats détenus à Bamako.
Et pour le Colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat, « il est judicieux qu’une solution durable soit trouvée » à cette question.
Le Colonel Goïta a indiqué qu’« au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités politiques maliennes » faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux émis par la justice.
« Malheureusement, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali, d’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », a-t-il précisé.
Cette déclaration sous forme de mis au point du Colonel Assimi Goïta, faite à l’occasion de l’audience qu’il accordée, le vendredi 9 septembre 2022, au ministre nigérian des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, lève désormais le voile sur les conditions posées par les autorités maliennes pour libérer les 46 soldats ivoiriens. Ceux-ci, faut-il le préciser sont sous le coup d’une procédure judiciaire. En effet, ils sont poursuit pour : « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’Etat, crimes d’association de malfaiteurs, de détention et transport d’armes de guerre et complicité de crime ».
En clair, Bamako demande à la Côte d’Ivoire, l’arrestation et l’extradition de certains principaux anciens responsables du régime d’Ibrahim Boubacar Keita qui font l’objet de mandat d’arrêt international et qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire et là ils sont sans inquiétude. Parmi les personnes recherchées par la justice malienne, il y a Boubou Cissé, ancien Premier ministre, Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense et Babaly Bah, ex directeur de la Banque maliennes de solidarité (BMS-SA).
Ces trois hommes sont poursuis dans le cadre de dossiers ouverts suite aux enquêtes relatives à la lutte contre la corruption. Ils sont tous accusé : « d’usage de faux, d’atteintes aux biens publics et de complicités…». Le dossier concerne surtout l’affaire d’achat d’équipements militaires. Et en juillet 2022 que la Cour suprême a émis un mandat d’arrêt international contre ces personnalités. Un mandat qui reste sans suite du côté d’Abidjan.
Par ailleurs, Boubou Cissé est poursuivi dans un autre dossier judiciaire relatif à un enregistrement sur un enregistrement sonore au sujet d’un entretien téléphonique avec le président Alassane Ouattara. Un autre exilé recherché par la justice malienne et qui vit en Abidjan, c’est Karim Keita, fils de l’ancien chef de l’Etat malien. Lui également fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, le 5 juillet 2021. La justice veut l’entendre dans le cadre des enquêtes sur la disparition du journaliste Birama Touré.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube