L’affaire dite de « déstabilisation de la transition et de complot contre le gouvernement » est définitivement close. La plus haute juridiction du Mali confirme l’arrêt de la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Bamako ayant annulé, le 2 mars, la procédure et ordonné la mise en liberté de tous les inculpés : Boubou Cissé, Ras Bath, Vital Robert Diop, Youssouf Kansaye, Mamadou Koné, Aguibou Tall et Sékou Traoré. Leurs avocats se réjouissent du verdict.
« L’affaire est terminée. Les innocents qui ont été en prison depuis quelques mois vont recouvrir leur liberté. On a toujours eu confiance en la justice de notre pays. C’est la preuve. Elle vient de prouver sa liberté, sa crédibilité et son sérieux », souligne Me Kassim Tapo, l’un des avocats de la défense.
Les partisans de Ras Bath étaient nombreux devant l’institution judiciaire pour soutenir le leader du Collectif pour la défense de la République (CDR), en détention depuis près de quatre mois. Sa libération est un ouf de soulagement et preuve d’un complot contre le chroniqueur pour le faire taire, indiquent-ils.
« On attendait en réalité ce jour. Parce que pour qui connaît la philosophie du CDR nous n’avons jamais été dans une posture qui va à l’encontre des intérêts de la République. Raison pour laquelle quand ils nous ont taxés d’être des comploteurs contre la République, nous avons dit que c’est faux et archi-faux. Aujourd’hui, la Cour suprême a tranché en notre faveur. C’est vraiment une victoire pour nous », s’est félicité, Boubacar Yalkoué, secrétaire général du CDR.
Après sa libération devant ses centaines de fans venir le soutenir, Ras Bath réitère ses discours : « La liberté est spirituelle, morale ; à part ça, je n’ai jamais été emprisonné. Personne ne peut emprisonner le Rasta ». Selon lui, l’emprisonner ne lui fera pas changer de position. Son combat pour les principes continuera, prévient-il.
De même, l’ancien Premier ministre est sorti de son silence et qualifié l’affaire de sinistre. Dans un communiqué, Dr Boubou Cissé a remercié ses avocats et les magistrats, tant du siège que du Parquet, qui ont su, selon lui, se montrer dignes de leur sacerdoce.
Pour rappel, les cinq de sept personnalités ont été arrêtée fin décembre par la Sécurité d’Etat. L’affaire a été judiciarisée après des mouvement de colère des faitières de la presse et des organisations de défense des droits de l’Homme. Dès lors, Ras Bath, Vital Robert Diop, Youssouf Kansaye, Mamadou Koné et Aguibou Tall étaient détenus à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.