Tous les ingrédients sont presque réunis pour traduire l’ex chef de file des putschistes Amadou Haya Sanogo et ses compagnons devant la Cour d’Assise.
En effet, une délégation de l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh) et de la Fédération internationale des droits de l’homme (Fidh) a rencontré les plus hautes autorités du pays. Objectif : s’enquérir de l’évolution du dossier des bérets rouges disparus et celui de la mutinerie du 30 septembre 2013, mais aussi connaître la composition de la future Commission vérité, justice et réconciliation dont l’installation est prévue pour bientôt. Cette information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée au siège de l’Amdh mardi dernier.
Les responsables de l’Amdh et la Fidh se sont prononcé sur l’évolution du dossier des bérets rouges disparus, de la mutinerie du 30 septembre 2013, les exactions commises au Nord du Mali et la mise en place de la Commission vérité, justice et réconciliation.Les deux organisations de défense des droits humains exigent l’application de l’article 30 de la loi n°83-683/P-RM dans les procédures judiciaires engagées contre le général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo et ses complices arrêtés dans l’affaire des bérets rouges disparus et de la mutinerie du 30 septembre 2013.«Nous ne comprenons pas pourquoi le général Sanogo, emprisonné depuis novembre 2013, continue de bénéficier des avantages dus à son grade. Alors que les salaires de certains de ses victimes ont été gelés», a martelé le président d’honneur de l’Amdh.Ce, avant d’insister sur l’application de l’article 30 de la loi numéro 83-683/P-RM qui régit le statut militaire, selon lequel, une fois qu’un agent est poursuivi pour des crimes aussi graves que dans le cas de Sanogo, son salaire doit être suspendu.
Pour le président de la Fidh, il est absolument indispensable de s’engager dans des actions du processus de négociation avec les groupes armés en vue de commencer à les réconcilier avec l’Etat et récupérer la confiance des populations. Aussi, a-t-il souhaité, que soit mise en place la Commission justice, vérité et réconciliation. «Nous mettons en garde le gouvernement contre tout acte occasionnant le retour de l’impunité», a affirmé le président d’honneur de l’Amdh, Me Bréhima Koné.
En ce qui concerne, le dossier des bérets rouges disparus et celui de la mutinerie du 30 septembre 2013, les responsables de l’Amdh et de la Fidh disent avoir longuement échangé avec les juges concernés par ces dossiers. À en croire ces derniers, tous les ingrédients sont bien réunis pour qu’Amadou Haya Sanogo et ses compagnons soient traduits devant la Cour d’Assise.
Alhousseïni TOURE
SOURCE: Le Reporter