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Affaire Barou Tall/Djine Cissé : La justice voit en noir ce qui est pourtant bien clair

C’est pour   » Agression à main armée et tentative d’assassinat  » que la police du 1er Arrondissement de Bamako, après enquête et audition de toutes les parties, a conduit les sieurs Mamadou Cissé, Almamy Cissé dit Djiné et Mohamed Cissé devant le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de la Commune III du District de Bamako. Dans la plainte formulée par l’avocat de Barou Tall en la personne de Bourema Sagara de la SCPA JURIFIS CONSULT il est fait mention de tentative de meurtre et de menace de mort. Mais la justice trouve le moyen d’occulter l’agression à main armée et la tentative d’assassinat ou de meurtre pour retenir la menace de mort, opposition à l’autorité légitime, violences et voies de fait. Pis, tous les trois présumés assassins sont déjà libres et donc parmi la population pour laquelle ils constituent de vrais dangers. Où va le Mali ?

 

 

                Pour rappel, suite à une affaire domaniale qui remonte à 1976 et qui les oppose depuis 1997, M. Almamy Cissé dit Djinè et son frère Mamadou Cissé, en compagnie de leur fils Mohamed Cissé ont attaqué le vendredi 3 mai 2013 aux environs de 11 h M. Cheick Oumar dit Barou Tall, ancien Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) que Mamadou Cissé a tiré à bout portant. Il a utilisé un pistolet automatique de marque TOKAREV numéro KN 3040 de l’année 1943 avec un chargeur garni de cinq cartouches remis comme tel entre les mains de la justice. Heureusement que Barou Tall n’a pas été atteint, mais la police a relevé sur la porte métallique coulissante de la boutique N°6, devant laquelle il était assis, l’impact de balle à 15 cm du sol. Mamadou Cissé affirme avoir fait un tir de sommation en vue de sauver son frère que la foule voulait lyncher. Mais comment ne pas tirer en l’air, et comment a-t-il pu rater cette supposée foule alors qu’il a tiré à seulement 15 cm du sol ? En vérité, il n’y a pas eu de tir de sommation, il y a eu tentative d’assassinat et c’est ce coup de feu qui a alerté la foule au secours de Barou Tall pour arrêter les malfrats.

 

 

En effet, ce vendredi 03 mai 2013, M. Barou Tall et son fils Aguibou en compagnie de Me Sylvain M. Kéïta se sont rendus à Bamako Coura pour ouvrir les boutiques de la famille Tall et faire un constat d’huissier. Mais Almamy Cissé dit Djiné avait débarqué avec son petit monde d’agresseurs pour s’attaquer à M. Tall :  » Que faites-vous ici ? Qui vous a ordonné d’ouvrir ? Je vais vous tuer « . Et sur ces entre-faits de provocation, surgit son frère Mamadou Cissé avec un pistolet pour tirer à bout portant sur Barou Tall à seulement 2 m de lui. N’eut-été l’intervention de Aguibou Tall (le fils de Barou) et d’autres personnes qui ont désarmé Mamadou Cissé, le carnage était inévitable avec un pistolet automatique au chargeur garni de cinq cartouches. Les policiers du rond point GONDOLE intervinrent par la suite, avec une équipe de la Protection civile. C’est alors que les malfrats, pris la main dans le sac, furent conduits au 1er Arrondissement pour croupir en prison. Mais pas pour longtemps, car déjà, ils sont tous en liberté. Provisoire ou définitive, allez savoir !

 

 

Ce qu’il faut ajouter, c’est qu’au delà de cet acte criminel, le même Mamadou Cissé doit à la famille Tall la somme de 30 millions de F CFA pour réparation de préjudices depuis 2010 (5 millions) et 2012 (25 millions). Car avant l’acte du vendredi 3 mai 2013, l’assaillant avait, au détriment du couple Tall, procédé à des expulsions et démolitions sans autorisation de la justice.

 

 

Témoignage

Selon le représentant des héritiers, M. Haïdara Labassou, les Cissé étaient liés à leur père par un accord de location. Mais par la suite interviendra en 1976 un contrat de bail à construction avec la famille Tall. Ce bail porte sur une concession devant être bâtie, à usage professionnel, avec Lamine Haïdara agissant en son nom personnel qu’au nom et pour le compte de ses cohéritiers. Pour préserver les intérêts du preneur qui a investi dans la construction pour rendre exploitable la concession, il a été expressément stipulé que :  » la famille Haïdara prend l’engagement d’accorder aux époux Tall un privilège de premier rang dans le cas où elle décidait de vendre tout ou partie de la concession… « .

 

 

Et Labassou Haïdara de poursuivre :  » Djiné a réussi à se faire vendre la concession, on est parti jusqu’à la Cour Suprême pour la cassation, la vente a été annulée. Il a cherché le titre foncier avec le permis d’occuper d’autrui, ce qui a aussi été annulé. Il nous a expulsés de la maison malgré tout, en blessant même des gens. Il a déclaré qu’il va nous tuer tous. Pour cela il a mis toute sorte de choses maléfiques dans la concession, il a égorgé des animaux. Notre père, notre mère, un frère et une sœur sont tous morts mystérieusement « .

Le nœud du conflit

Le 27 avril 1976, Lamine dit Malamine Haïdara, agissant en son nom personnel et en celui de ses cohéritiers (Aminata et N’Tindé) donnait en location une partie de leur concession avec obligation pour les preneurs de préfinancer les constructions. Aux preneurs Barou Tall et son épouse Magedoline Ben Chérif dite Madeleine, il a été expressément stipulé dans la Convention que  » la famille Haïdara prend l’engagement d’accorder aux époux Tall un privilège de premier rang dans le cas où elle décidait de vendre tout ou partie de la concession… « . En violation de cette Convention, le 5 février 1997, par devant Me Yacine Faye, notaire à Bamako, la vente de la concession objet du permis d’occuper n°03M/1/20 fut enregistrée entre Malamine Haïdara et Minata Haïdara d’une part et Monsieur Mamadou Cissé d’autre part.

 

 

Sur requête des époux Tall, le tribunal civil de la Commune III du District de Bamako a, par jugement n°120 du 11 mai 2000, annulé la vente de même que la procuration notariée en date du 18 mai 1997 délivrée par Mamadou Haïdara par les cohéritiers Haïdara.

Sur appel introduit contre ledit jugement, la Cour d’Appel de Bamako a confirmé la décision querellée suivant arrêt n°152 du 31 mars 2004 et l’arrêt n°170 du 22 août 2005 a rejeté le pourvoi formé par Mamadou Cissé.

 

 

Profitant de la longueur des procédures juridictionnelles, Mamadou Cissé qui n’épargne aucun moyen pour advenir à ses fins, a saisi le Directeur National des Domaines de l’Etat en vue de se faire un droit de propriété sur la parcelle, sans toutefois signaler aux Domaines l’existence d’une décision judiciaire annulant sa vente. La Cour Suprême a alors annulé cet acte administratif n°0202 MDDEAF-DNDC du 15 mai 2006 du Directeur National des Domaines et du Cadastre, obtenu frauduleusement.

 

 

C’est d’ailleurs en se fondant sur ce droit de propriété suite à une acquisition par voie de cession contestée que Mamadou Cissé a procédé le 26 septembre 2008 à l’expulsion de Mme Magedoline du local où elle exerce son activité professionnelle, son matériel fut éjecté, l’intérieur du local loué a été entièrement démoli. Ce, alors que Mamadou Cissé ne disposait même pas d’une décision judiciaire d’expulsion et de démolition. Il mettait pourtant ainsi fin à la poursuite de l’activité professionnelle de Mme Tall qu’elle exerçait depuis plus de trente ans, mettait ses travailleurs en chômage technique forcé, détruisait son matériel et démolissait l’intérieur de son local. Que de préjudices ! Et le tribunal de commerce de Bamako a à cet effet condamné Mamadou Cissé à payer à Mme Magedoline Ben Chérif, la somme de 25 millions FCFA à titre de dommages intérêts. En plus d’une autre grosse de 5 millions FCFA pour un total de 30 millions. Des sous qu’il n’a jusqu’à présent pas payés à la famille Tall. C’est cet homme qui se permet de venir pointer l’arme sur Barou Tall. A quelle fin ?

 

 

Le comble de tout, c’est la libération d’un homme qui profère la menace de mort alors que la justice n’a aucun moyen de protéger la victime. En tout cas nous ne voyons aucune mesure de protection au domicile de Barou Tall, ni en sa compagnie, ni aucune surveillance aux trousses de Mamadou Cissé. Ce dernier pourrait se saisir d’une autre arme n’importe quand et agir comme bon lui semble. Que dira la justice ?

 

 

Il n’y a même pas que la menace de mort, il y a eu tentative d’assassinat, en pleine journée, et le malfrat a été pris l’arme à la main, il a reconnu cet état de fait, il a déclaré également que l’arme est à lui. Pour venir s’attaquer à Barou Tall, ils sont venus à trois, avec le pistolet, donc l’acte était prémédité, pas de hasard, ils n’avaient même pas à approcher Barou Tall, ils connaissent la loi. Peut-être même qu’ils connaissent la loi au Mali mieux que nous autres, parce qu’ils ont fait ce qu’ils voulaient faire et ils sont libres comme le vent. Mais qui vivra verra, le Mali n’est plus et ne sera jamais comme avant. Wait and see !

 

 

                Mamadou DABO

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