En avril 2012, un charnier a été découvert à Diago, près de Kati, le quartier général des putschistes, alors à la tête du pays avec comme numéro 1 Amadou Haya Sanogo. La découverte du corps de 21 militaires bérets rouges avait créée l’émoi à l’époque des faits.
Ainsi, les familles des militaires assassinés ont porté plainte contre Amadou Haya Sanogo et ses compagnons (Bloncoro Samake, Simeon Keita, Oumarou Sanofo dit Kif Fif, Soiba Diarra, Christophe Dembélé, Amadou Konare, Mohamed Issa Ouédraogo et Ibrahim Boua Kone…) pour « enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat… ».
Suite à deux procès consécutifs sans aucune sentence, les détenus ont retrouvé une liberté provisoire en janvier 2020. La Cour d’assise a repris le procès la semaine dernière, avant de donner son verdict hier lundi 15 mars 2021, en jugeant nécessaire d’abandonner les procédures, tout en s’appuyant sur la loi d’entente nationale adoptée en 2018. Qui en quintessence, scellait un accord entre le régime d’IBK et les familles des victimes pour indemnisations.
Selon l’accord signé entre le Premier ministre Boubou Cissé et Mme Sagara Bintou Maïga, la présidente de l’Association des parents et épouses des Bérets rouges assassinés, il y aura l’organisation de funérailles nationales pour les victimes. Les enfants mineurs des victimes ont le statut de « pupilles de la nation ». Les familles ont eu chacune, un logement social « de type F5 », ainsi que des réparations financières variant selon le grade des victimes. 15 millions de franc CFA pour les soldats, 20 millions de franc CFA pour les caporaux, 30 millions de F CFA pour les sergent-chef, 35 millions de FCA pour les adjudants et 40 millions de CFA pour les lieutenants. « Le Mali n’a pas besoin d’un procès qui va aboutir à des assassinats, à des atrocités. Le pays a compris et le pays a pris une loi d’entente nationale qui vient d’être appliquée. Les lois sont faites pour être appliquées » a énoncé Me Tiessolo Konaré, avocat de Sanogo et de ses coaccusés, à sa sortie de la salle de l’audience. « Je suis déçu de la justice malienne et j’ai peur pour mon pays. Un crime de ce genre ne devrait pas être laissé impuni », explique un internaute sur page Facebook. Ismaëla Fané, le porte-parole des parents des victimes, n’en demeure pas moins déçu « je démissionne de mon poste de porte-parole des victimes, pour poursuivre ma lutte autrement » a-t-il fustigé à la fin du procès.
Par ailleurs, Mme Aminata Soumaré l’une des victimes a exprimé son « désarroi » face au verdict de la Cour. Elle a déclaré « saisir les juridictions internationales, pour que justice lui soit rendue » selon ses convictions.
SKK
Source: Bamakonews