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Affaire Al Mahdi : la Coalition Malienne pour la Cour Pénale Internationale s’engage en faveur des victimes

Le samedi le 09 septembre 2017, le centre Awa Keita de Bamako a servi de cadre pour une conférence de presse organisée par la coalition malienne pour la cour pénale internationale. A cet effet, l’affaire Ahmad Alfaqi Al Mahdi était au cœur des préoccupations.

siege cour penale internationale cpi

Le 17 août 2017, la Chambre de la première  instance VIII de la Cour Pénale Internationale (« la CPI » ou « la Cour ») a rendu une ordonnance de réparation dans l’affaire Al Mahdd  AlFAqi.L’ordonnance  conclut qu’il avait intentionnellement dirigé des attaques contre des bâtiments à caractère religieux  et historique à Tombouctou. Et la Cour a fixé à cet effet à 2,7 millions d’euros  sa responsabilité au  titre  des réparations  individuelles et collectives à  verser à la communauté de cette ville, a rappelé Mama Koité,présidente de  la coalition.

’La chambre a tenu compte des observations  du Procureur de la CPI, de la  défense, des représentants légaux  des victimes représentant les 139 personnes ayant déposé des demandes en réparation, du fonds du greffe de la CPI, de quatre experts désignés et D’AMICI CURIAE, parmi lesquels l’UNESCO. Elle a rappelé les principes relatifs   aux  réparations établies dans l’arrêt rendu par la Chambre d’appel dans l’affaire Lubanga, notamment le principe de non-discrimination. La Chambre de première instance  a également souligné  que les   ordonnées en l’espèces  devront, dans la mesure du possible, soulager les souffrances causées par le crime grave qui a été commis, permettra aux victimes de recouvrer leur dignité et d’avoir un effet dissuasif quant à de futures violations. En outre, les réparations  pourraient  aider  à promouvoir la réconciliation entre les victimes du crime, les communautés touchées et la personne reconnue coupable’’, expliquera Mama Koité.

Et d’enchainer en disant que la chambre a souligné l’importance du patrimoine culturel et a insisté sur le fait qu’en raison de son leur but et de leur symbol, la plupart des biens qui constituent le patrimoine  culturel  sont uniques  et revêtent une valeur  sentimentale. Leur  destruction porte donc un message de terreur  et d’impuissance, annihile une partie de la mémoire partagée et de la conscience collective de l’humanité et empêche  celle-ci de transmettre  ses valeurs  et  ses  connaissances  aux générations futures.

On apprendra que la chambre a ordonné l’octroi de réparations pour trois catégories de préjudices : l’endommagement  des bâtiments historiques et religieux attaqués  économiques indirectes  et le préjudice moral. ‘’Les réparations doivent être collectives pour permettre la réhabilitation des sites et  pour que la communauté de Tombouctou dans son ensemble se relève des pertes financières et du préjudice économique subis, ainsi que de la détresse affective ressentie du fait de l’attaque’’, dira madame Koité

Selon elle, les réparations  peuvent également inclure des mesures symboliques –comme l’édification d’un monument ou une cérémonie de commémoration ou du pardon -, afin que soit reconnu publiquement le préjudice moral subi par la communauté de Tombouctou.

Pour rappel,la cour a trancheré qu’Ahmad Al Mahdi était coupable, en tant que coauteur ,du crime de guerre consistant à diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments à caractère religieux et historique à Tombouctou ,au Mali en juin et juillet 2012 .Elle l’a condamné à neuf ans d’emprisonnement. Le temps que celui-ci a déjà passé en détention depuis son arrestation en exécution du mandat d’arrêt délivré par la CPI le 18 septembre  2015 sera déduite de la peine.

Yahia Traoré

 

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