Constitué depuis les premières heures pour légiférer au nom du peuple malien, le conseil national de transition, puisqu’il s’agit de cet organe censé remplir le rôle de l’Assemblée nationale, n’est-il pas en train de protéger plus certains de ses membres que d’autres ? L’Affaire Adama Ben Diarra dit Ben le Cerveau et celle de Mamadou Diarrassouba tous membres du CNT posent la problématique de l’égalité de tous devant la loi.
Pour « atteinte au crédit de l’Etat », le leader du mouvement Yèrèwolo debout sur les remparts, Adama Ben Diarra dit Ben le Cerveau séjourne, depuis le mardi 5 septembre dernier, à la maison centrale d’arrêt de Bamako. Fervent défenseur des autorités de la transition, le panafricaniste connu sous le sobriquet « commandant en chef » de Yèrèwolo debout sur les remparts a été, suite à ses récentes sorties médiatiques, placé sous mandat de dépôt par le pôle judiciaire spécialisé contre la cybercriminalité. Cela, après plusieurs heures d’audition passées devant les éléments de la Brigade d’intervention judiciaire en charge du dossier. Le jugement de Ben est prévu pour ce vendredi 8 septembre devant le pôle judiciaire compétent en matière des infractions commises sur la toile. Même si le jeune, connu pour ses déclarations de soutien aux autorités semblait, depuis quelques moments, avoir décidé de cracher ses quatre vérités à qui veut l’entendre, tout porte à croire qu’il reste néanmoins membre du conseil national de transition. Tout comme Mamadou Diarrassouba, l’enfant de Kati est, de ce fait, censé être couvert par l’immunité parlementaire, en dépit des nouvelles dispositions constitutionnelles qui restent succinctes dès l’instant qu’un membre de l’Assemblée nationale commette une infraction. Mais vu le cas de Diarrassouba qui vaque visiblement à ses occupations quotidiennes sans être inquiet malgré des poursuites judiciaires contre lui, bon nombre de citoyens estiment qu’il y a deux poids et deux mesures dans l’affaire Adama Ben Diarra. Une position s’expliquant par le fait que Mamadou Diarrassouba, membre du CNT est cité dans une affaire de détournement lui concernant, au même titre que d’autres personnalités telles que Issiaka Sidibé et Mamoutou Touré dit Bavieux. Rappelons qu’Issiaka Sidibé est l’ex-président de l’Assemblée nationale sous IBK. Quant à Mamadou Diarrassouba, il fut questeur de l’hémicycle sous le même régime. Mamoutou Touré dit Bavieux est l’ancien comptable de l’Assemblée nationale. Alors qu’il était à quelques mois de la fin de son premier mandat à la tête de la Femafoot, Bavieux a été interpellé et placé sous mandat de dépôt dans la même affaire. Aussi, doit-on le rappeler, le président sortant vient d’être réélu à la tête de la Fédération malienne de football en étant coffré en prison. Tous poursuivis pour un présumé fait de détournement, les trois responsables étaient ordonnateurs des dépenses de l’hémicycle, entre 2013 et 2020. Ils avaient été auditionnés, le vendredi 14 juillet 2023, par un juge d’instruction du pôle économique et financier de Bamako. Puisque des enquêtes portant sur leur passage ont été ouvertes par la justice. Notons qu’Issiaka Sidibé a été élu député dans la circonscription de Koulikoro. Mamadou Diarrassouba est l’élu de Dioïla. Mamoutou Touré dit Bavieux a été, au moment des faits, comptable de l’Assemblée nationale avant son élection à la tête de la Femafoot. Issiaka Sidibé et Bavieux se trouvent actuellement en prison, alors que Mamadou Diarrassouba, le pressenti « protégé du CNT », continue tranquillement ses missions au sein de l’organe législatif en raison de l’immunité parlementaire. Pendant cette même période, le monde entier assiste au silence coupable du même organe législatif face à l’arrestation suivie du placement sous mandat de dépôt d’un autre membre du CNT, en l’occurrence Adama Ben Diarra dit Ben le Cerveau, membre du mouvement Yèrèwolo debout sur les remparts. Le CNT serait-il dans le coup dans l’affaire Adama Ben Diarra ? Pourquoi couvrir Mamadou Diarrassouba et abandonner Adama Ben Diarra ?
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS