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Aéroport Bamako Senou – le 26 Mars-Koulouba : une prise de fonction sabotée !

president Ibk

brahim Boubacar Keïta est entré en fonction, le jeudi 19 septembre 2013. Une entrée officielle marquée par la présence des hôtes de marque, et qui se fait après celle de la prestation de serment, devant la cour suprême, le 4 septembre. L’inédit est non seulement la présence d’une vingtaine de chefs d’Etat à la cérémonie, mais aussi la présence du Roi Mohamed VI. Le roi d’un pays ami, le Maroc, qui a rompu les relations avec le Mali, il y a un demi-siècle. De L’Aéroport International de Senou à Koulouba en passant par le stade du 26 mars, rien n’était à la hauteur de la cérémonie. Organisation zéro. Elle ne peut être qualifiée que de sabotage.

Parcours d’une longue journée qui nous a révélée toute une surprise ; des déceptions et une honte affligée à l’endroit du président nouvellement élu. Ici, il s’agit bien de la journée du 19 septembre, date marquant le début des fonctions d’IBK en qualité de président de la République.

 

La journée fatidique prend ses débuts à l’Aéroport International de Bamako Cenou. Où le président de la République du Mali, IBK devait recevoir ses derniers hôtes ensuite prendre la route pour le stade du 26 mars, lieu choisi pour l’investiture.

 

Ce jour, sous un soleil plomb, les images diffusées par l’Office de Radiotélévision du Mali (ORTM) étaient insinuantes. Le protocole a failli à ses devoirs. C’était le désordre total. Des avions atterrissent sans que le chef de protocole sache qui est à bord de l’appareil. Dieu du ciel ! Du jamais vu. C’est comme le cas de l’avion  du président Béninois. Cela nous a le plus marqué.

 

L’avion  s’immobilise sur le tarmac, on est embrouillé, le chef de protocole ne sait pas qui est dedans. Il court pour demander, c’est le président du Benin. Le voilà retourner en toute vitesse vers la délégation présidentielle. Une seule phrase, ‘’c’est le président du Benin’’. On s’empresse pour étendre le tapis rouge.

 

Plus tard, un autre couac. Voilà l’avion du président du Nigéria qui se stationne sur le tarmac. Le même cas. Plus de quinze minutes sans être accueilli. Entre temps, voilà l’avion de François Hollande, président de la République française qui pointe à l’horizon. C’est la pagaille, on court par ci par là dans un désordre total. Le président du Nigeria, est oublié ?   IBK se dirige vers  Hollande, les deux présidents après l’accueil se dirigent vers le salon. Et finalement, c’est le Général Sinko Coulibaly qui accueille le président du Nigeria.

 

En même temps que ces scènes, une autre plus sobre se déroulait. C’est le comportement ‘’indécents’’ de nos hommes de l’armée de terre qui étaient aussi présents. Ils remplaçaient, les frères (les bérets rouges) qui jouaient le rôle au temps d’ATT et qui  étaient formés spécialement pour  l’accueil dans des cérémonies d’envergure de ce genre. Pourquoi un tel ratissage des spécialistes sans aucune formation de qualité des nouveaux?

 

Après quelques heures étant arrêtés, ils croupissent sous l’ardeur du soleil qui était si infernal. On y voyait toutes les positions dans les rangs. Certains avaient les pieds levés, d’autres  assis sur le sol (militaires maliens).

 

Direction,  Le Stade du 26 mars

Il est plus de 11 heures. Quand le président de la République française, François Hollande faisait son entrée dans le stade du 26 mars. Et il a été suivi par son homologue, Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali.

 

Dernier à venir après ses invités, les chefs d’Etats, qui étaient déjà installés. Parmi les invités (présidents), le nom de Deby, président du Tchad, était chanté en refrain par le Public suivi de celui de François Hollande.

 

Le soleil tapait fort dans le stade ; même ceux qui sont sous les hangars (officiels) sentaient la chaleur. Certains sont arrivés au stade à six heures du matin. Le programme n’est pas respecté. Car la mise en place terminée était prévue pour dix heures. Il y a plus de deux heures de retard. IBK entre dans la voiture décapotable, fait la revue des troupes et regagne enfin à pied ses pairs.

 

C’est là que les journalistes ont aussi réussi leur part. Les caméramans, les photographes ont été empêchés de prendre des photos et filmés des images de la cérémonie. C’est comme le cas lamentable d’un confrère cameraman du Burkina Faso qui se plaignait de ne même pas avoir les images de son président, Blaise Compaoré.

 

Les discours peuvent enfin commencer.  François Hollande de la France, Alassane Ouattara de la côte d’Ivoire, Idriss Deby Itno du Tchad, le Roi Mohamed VI du Maroc,  ensuite IBK du Mali. Des discours réconfortants les cœurs meurtris de tout un peuple qui voyait son avenir plongé dans le noir avec les évènements du nord du Mali.

 

Mais ce qui a le plus attiré négativement l’attention de tout le monde dans le stade, c’est le discours de IBK. Un discours kilométrique jalonné par des mots ennuyants (qui donnent trop à réfléchir pour le sens). Finalement, il n’était plus écouté. Le discours est long, IBK a une voix aphone et le soleil ne blague pas.

 

Il tape très fort les têtes. Le stade commence à se vider. Sous le hangar présidentiel, la fatigue se lisait sur les visages des chefs d’Etat, mais ils font semblant de tenir. Après le discours d’IBK,  la cérémonie devait continuer son cours.

 

Cela après une courte pause musicale marquée par la prestation des cantatrices griottes du Mali, qui venaient rendre hommage à celui qu’elles qualifient de Mandé Massa, Roi du Mandé. C’était le désordre, tout le monde s’acharnait sur le micro, comme si chacune voulait se faire voir.

 

Etape suivante : le président IBK devait faire le tour d’honneur en voiture décapotable ; et s’ensuivra le défilé militaire des troupes : MINUSMA ; EUTM ; des forces tchadiennes ; de la force française SERVAL ; des forces armées maliennes.

 

On attend la voiture. Entre temps,  une surprise. La prestation des masques Dogon devant les hôtes, qui n’était pas prévue dans le programme officiel. Est-elle faite exprès ? L’ennui se lisait déjà sur les visages. Les masques passent, l’attente de la voiture décapotable  se fait très longue. Le chef de protocole court dans tous les sens, avec le téléphone à l’oreille. La voiture tarde à revenir. Surprise : elle n’est même pas dans la cour, elle serait rentrée à la maison.

 

IBK dépassé par la situation, aux côtés de ses pairs aussi mal à l’aise, avec pour certains, comme le Roi un mouchoir en main en train  d’essuyer la sueur ; Hollande qui sort le téléphone de la poche pour s’occuper, Alpha Kondé qui avait l’aire de somnoler  etc. Un autre véhicule décapotable se gare. Mais IBK ne descend pas. Il murmure  à l’oreille d’un porteur d’uniforme, faisant certainement partie du protocole. Et ensuite la voiture bouge. Le maitre de cérémonie présente les excuses.

 

Il justifie la non présence de la voiture décapotable attendue par le fait qu’elle était bloquée par d’autres véhicules, pas de passage. Entre temps, une partie de la tribune criait. On s’en presse pour savoir les raisons. C’est les militaires maliens qui sont hués. Ils étaient fatigués et prenaient des positions anormales contrairement à leurs frères d’arme de la France, du Tchad et de la MINUSMA.

 

Cela a été mal apprécié par le public.  Maintenant place au défilé. A la grande surprise de tout le monde, cela aussi a été annulé. La raison ? Les chefs d’Etat ont déjà trop attendu, s’il faut le défilé  cela aussi prendra du temps. Le public a été par la suite  remercié d’avoir effectué le déplacement.

 

A la sortie, bousculade. Tout le monde veut sortir pour vite regagner la maison. Au parking des véhicules, c’était un désordre total. Tout le monde veut sortir ? Cela a valu  plus d’une heure de temps avant de voir le parking du stade se vider de tous ces véhicules. Il est seize heures moins.

 

Koulouba : dernière étape

Le Palais de Koulouba, c’était la dernière étape devant mettre fin à la cérémonie d’investiture. Là-bas, les délégations présidentielles devaient prendre le déjeuner offert par IBK à ses hôtes. Et ensuite la conférence de presse animée par trois présidents : François Hollande, Idriss Deby Itno et IBK. Là-bas aussi, il nous est parvenu que le même désordre marquait l’organisation.

 

Aucune chaine de commandement, chacun faisait ce qu’il voulait. A l’ORTM, le jeuner est qualifié par notre confrère, être à la hauteur de la cérémonie. Mauvais ou bon ? L’organisation de la cérémonie était en tout cas nulle.

Quel enseignement tiré de tout ça ? Le président doit y réfléchir et vite soigner l’image.

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