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Aérien : les cercueils volants équato-guinéens bienvenus à Genève

Inscrite sur la liste noire de l’Union européenne, la compagnie Ceiba Intercontinental, de Guinée équatoriale, se pose pourtant régulièrement en Suisse.

avion compagnie equato-guineenne Ceiba

Ceiba Intercontinental opérerait dans des conditions « qui se situent en deçà des niveaux de sécurité essentiels et reconnus au niveau international ». Résultat, les appareils de la compagnie équato-guinéenne ne peuvent plus se poser dans les pays de l’Union européenne. En revanche, ils sont toujours les bienvenus dans la Confédération. Un Boeing 767 ferait même régulièrement la navette entre Malabo et Genève. L’Hebdo, le magazine suisse qui révèle cette histoire, précise que l’appareil a passé 51 jours sur le tarmac de l’aéroport du lac Léman entre janvier 2015 et février 2016. Les raisons de cette tolérance ? Pour obtenir les autorisations, la Guinée équatoriale se contente d’évoquer chaque fois des raisons diplomatiques : il s’agirait de vols d’État. Y compris quand l’appareil ne transporte que Constancia Nsue Mangue, la première dame, venue se faire soigner dans la cité de Calvin.

Un hôtel particulier de 4 000 mètres carrés

Pour la Déclaration de Berne, une ONG particulièrement pugnace dans sa lutte contre les kleptocrates, la Suisse se montre encore beaucoup trop laxiste dans son combat contre les biens mal acquis. Le Ministère public de la Confédération n’a-t-il pas mis trois ans avant de donner suite à une commission rogatoire de la justice française enquêtant sur des détournements d’argent public en Guinée équatoriale ? Or, Teodorin Obiang Nguema, le fils du président de ce petit pays africain, enclavé entre le Cameroun et le Gabon, était bien l’unique actionnaire de cinq sociétés-écrans domiciliées dans le canton de Fribourg. Ces sociétés dissimulaient l’achat pour 25 millions d’euros d’un hôtel particulier de 4 000 mètres carrés, avenue Foch, à Paris. La transaction étant supervisée par Peter & Python, un cabinet d’avocats genevois.

Un salaire officiel de 80 000 dollars par an

Interrogé par Le Temps, le quotidien de Lausanne, l’avocat Jacques Python assure qu’il « n’y avait rien qui pouvait nous alerter sur quoi que ce soit ». Pourtant Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, ne gagnerait officiellement que 80 000 dollars par an. Difficile, dans ces conditions, de débourser quelque 25 millions pour se loger à Paris ! Les sociétés-écrans, baptisée Ganesha Holding, Nordi Shipping & Trading Co ou Raya Holding, finançaient également une structure française, Foch Service, qui payait les salaires des nombreux cuisiniers et autres femmes de chambre du fils du dictateur, au pouvoir à Malabo depuis le coup d’État d’août 1979.

Des avions en permanence à Genève

La Déclaration de Berne constate que les intermédiaires suisses qui ont permis les détournements de fonds n’ont pas été inquiétés par la justice helvétique. « Il a fallu plusieurs mois pour que celle-ci perquisitionne les locaux des sociétés concernées et près de trois ans pour qu’elle transmette aux enquêteurs français les informations récoltées », s’insurge l’ONG. Quant au magazine L’Hebdo, il constate que les quatre jets privés et les Boeing utilisés par la présidence de Guinée équatoriale résident quasiment en permanence sur le tarmac de l’aéroport de Genève. Est-ce l’air vivifiant du lac Léman qui attire si souvent en Suisse la famille présidentielle à la tête du troisième producteur africain de pétrole ?

Source: Le Point

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