Imam Mahmoud Dicko de Badalabougou, parrain de la CMAS, ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique (LIMAMA), Parti pour la Renaissance nationale (Parena) de Tiebilé Dramé, Coordination des Organisations de l’Appel du 20 Février 2023 pour sauver le Mali sont, entre autres, regroupements qui ont clairement exprimé leur opposition à l’adoption de la nouvelle constitution et à l’avènement de la quatrième République au Mali. Désormais en position de faiblesse pour l’atteinte des objectifs, les opposants du jour semblent être persuadés que leur combat est sapé.
La victoire du Oui sur le Non est un coup dur, voire un coup de poignard sur le dos du puissant imam de Badalabougou et les différents responsables politiques qui ont assisté à la promulgation de la constitution du 22 juillet 2023. Après avoir manifesté et lancé des alertes, ces leaders religieux et politiques vont devoir se contenter désormais avec leur défaite historique encaissée au sujet de l’avènement de la quatrième République au Mali. Cela s’explique par le fait que la position de la majorité des Maliens, celle de la CEDEAO, de la cour constitutionnelle et du CNT restent sans équivoque. En la matière, il a fallu attendre quelques jours après la promulgation, le 22 juillet dernier, de la nouvelle constitution par le colonel Assimi Goïta pour apercevoir un communiqué de la CEDEAO. Via le document publié le 24 juillet dernier, les chefs d’Etats et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest abandonnent en plein vol, peut-on dire, les regroupements et personnes opposés à la nouvelle constitution au Mali. L’institution sous-régionale dit suivre avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation sociopolitique et de la mise en œuvre du chronogramme de la transition en République du Mali. En clair, mentionne-t-on, « la CEDEAO prend acte de la promulgation, le 22 juillet 2023, de la nouvelle constitution, marquant ainsi le début de la quatrième République ». Contre toute attente des opposants de l’avènement de la quatrième République, l’institution ayant édicté des sanctions économiques et financières contre le Mali annonce « se féliciter de cette étape cruciale pour le retour à l’ordre constitutionnel normal ». Aussi, la CEDEAO rapporte lancer un appel aux autorités de la transition à tirer des leçons possibles de cette étape, voire à œuvrer à mobiliser davantage l’ensemble des composantes du pays, sans exclusion, autour des échéances à venir dans la mise en œuvre du chronogramme de la transition. Elle saisit l’occasion pour réitérer sa disponibilité à travailler en étroite collaboration avec le peuple malien. Cela, indique-t-on, pour la paix, la stabilité, la prospérité et pour relever les défis auxquels le pays est confronté.
Le combat des opposants sapé !
Au-delà de la validation de la constitution par la cour constitutionnelle suite au vote et soutien de la majorité écrasante du peuple, les membres du Conseil national de transition confient se réjouir pour l’actualité du jour. Ils l’ont manifestement déclaré dans un communiqué publié le 23 juillet dernier. La promulgation de cette constitution marque, selon le CNT, la concrétisation de l’une des fortes attentes exprimées par les Maliens lors des Assises nationales de la refondation. Tout comme la CEDEAO, l’organe législatif félicite le peuple malien pour « sa clairvoyance et son sens élevé du patriotisme ». Au-delà des divergences au moment du vote, poursuit-on, l’heure est au rassemblement autour du Mali pour l’intérêt des Maliens afin de poser les fonds baptismaux du Mali Kura. Ainsi, la lecture de ces communiqués émanant d’une institution interne et sous régionale sous-entend, sans nul doute, que le combat dont les opposants de la quatrième République pourraient s’apprêter ne va nulle part. En plus du soutien de la CEDEAO et du CNT à la nouvelle constitution, rappelons que les requêtes déposées à la cour constitutionnelle contre le projet constitutionnel par les opposants de la Coordination des Organisation de l’Appel du 20 février n’ont pas abouti. Comme paradoxe, c’est que le puissant imam Mahmoud Dicko de Badalabougou a mis de l’eau dans son vin. Ce dernier connu pour son intelligence et sa capacité de mobilisation ne bronche plus après la promulgation de la constitution marquant la fin de la 3ème République au Mali. Contre le projet de nouvelle constitution, lui qui a su mener et tenir le flambeau des mois durant la présidence du feu Ibrahim Boubacar Keïta avait effectué une sortie au palais de la culture de Bamako. Le leader religieux avait, de par son geste hostile, tenté de menacer les jeunes militaires au pouvoir afin qu’ils renoncent à toute révision ou adoption d’une nouvelle constitution dans le pays. L’imam n’était aucunement seul. Avant sa sortie, les responsables de LIMAMA, un regroupement religieux, avaient clairement invité les Maliens à voter pour le « Non » à l’occasion des opérations référendaires du 18 juin dernier. De surcroit, des communiqués et des sorties médiatiques ont été opérés par le Parena de Tiebilé Dramé et les responsables de la Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali. C’était pour inciter les Maliens à dire « non » à l’idée du projet constitutionnel pourtant défendue mordicus par le colonel Assimi et ses soutiens. Vu l’adoption de la même constitution par 96,91% de voix exprimées par les Maliens en faveur de du Oui, ne peut-on pas dire que le combat des opposants du jour est sapé ?
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS