Après plusieurs reports, le 5ème congrès ordinaire de l’Adema PASJ est, finalement, prévu pour ce week-end. A quelques heures du congrès ordinaire de l’Adema PASJ, les regards se tournent vers le parti des deux ex présidents de la République du Mali. Alpha Oumar Konaré (1992-2002), Dioncounda Traoré (période transitoire après le coup d’Etat de mars 2012). Ce congrès qualifié de tous les dangers, sera-t-il une bouée de sauvetage ou le chant du cygne pour ce vieux parti ?
C’est le cinquième congrès ordinaire de l’Adema PASJ. Mais celui-ci présente un intérêt vital. Presqu’à l’agonie depuis qu’il a perdu le pouvoir en 2002, l’ex parti majoritaire a besoin d’un traitement de choc pour retrouver toutes ses forces. Divisé, désorganisé, sans repère, l’ADEMA est en perte de vitesse sur l’échiquier politique national. Du coup, ce 5ème congrès ordinaire, est attendu avec beaucoup d’espoir, mais aussi avec grande anxiété. Consciente de l’état dans lequel se trouve le parti, des puristes s’attèlent pour le retour de la cohésion et de l’unité au sein de la ruche afin d’éviter que ce grand parti ne s’émiette et ne soit la risée des partis dont il a favorisé la naissance, à savoir le MIRIA , le RPM, l’URD, la CODEM .
Parti à la croisée des chemins, l’ADEMA PASJ est malade du comportement de ses cadres en quête de strapontins, de postes juteux au détriment du peuple ADEMA. La querelle de leadership qui mine la ruche connaitra-t-elle enfin son épilogue, à l’occasion de ce grand rendez-vous que les uns appellent « congrès de la dernière chance » ? Ce congrès permettra-t-il de recoller les morceaux afin d’affronter, en rangs serrés, les prochaines joutes électorales ?
En attendant l’arrivée de l’esprit saint dans la ruche, la bataille pour le poste de président fait rage. Justement, c’est cette éternelle bataille pour le contrôle de la ruche, qui a toujours divisées les abeilles. En 2002, quand il a fallu désigner le successeur d’Alpha Oumar Konaré à la tête du parti, les abeilles se sont retrouvées divisées. Conséquence : le parti a perdu le pouvoir alors qu’il avait les moyens de le conserver. Les autres années vont ressembler à l’année 2002 au sein de la ruche.
Aujourd’hui, au regard de ce qui se passe au niveau du paysage politique, les abeilles n’ont guère le choix : s’unir ou périr. Les uns et les autres sauront-ils mettre l’intérêt supérieur du parti au dessus des intérêts personnels ? Accepteront-ils de revenir aux valeurs du parti pour gagner de nouveaux défis ?
Pour le président sortant, Dioucounda Traoré, le mal est connu, la solution aussi. Ce qui manque peut-être, c’est la volonté. A l’Adema, c’est une question de générations. Le passage du flambeau entre génération a, toujours été, un moment de crispation, de mal compréhension jusqu’à aller à l’affrontement. Combien de partis qui animent aujourd’hui la scène politique nationale, sont issus des flancs de l’ADEMA ? Ils sont nombreux et tous sont nés à la suite des contradictions mal gérées par le parti mère. Le RPM, issu de ses flancs, est aujourd’hui au pouvoir. L’URD, quand à lui, voit l’avenir en rose. Et l’ADEMA, le parti mère, quel est son avenir ?
S’unir dans la division, reste la seule alternative pour ce vieux parti. Ses membres devront s’unir derrière une équipe consensuelle pour mieux affronter les défis à venir. Que ce qui fait la force du parti (pléthore de cadres dont chacun peut prétendre au fauteuil de leader du parti) ne soit en réalité sa faiblesse. L’Adema enverrait un message fort à ses adversaires, s’il arrivait à surmonter ses divisions.
Tiémoko Traoré
source : Le Pouce