Cela a été maintes fois ressassé, l’ADEMA-PASJ joue ce week-end, à l’ occasion de son congrès sa survie, au risque de voir sa couronne dorée, acquise à la suite d’un combat démocratique acharné, se transformer en alliage quelconque. Et pour conjurer cette perspective sombre, une dose de sagesse et de bon sens semble être la panacée. Mais Tiémoko Sangaré et Moustaphe Dicko, les deux mousquetaires qui s’affrontent dans un duel fleurets mouchetés, ont-ils encore l’influx nerveux nécessaire pour s’inscrire dans cette logique ? Pas si sûr.
Au bord de la rupture ou aux abords de l’union sacrée, c’est selon la fluctuation des ambitions affichées par les militants de l’ADEMA-PASJ, bien plus, de ses cadres engagés plus que jamais dans une guerre de positionnement. Maintes fois annoncé, autant de fois reporté, le congrès du parti de l’ abeille prévu ce week-end, s’annonce comme celui de la rupture totale ou de la totale cohésion tant les positions semblent tranchées. De volets de bois vert en diatribes incandescentes, les états d’âme vont crescendo. L’épilogue de ce feuilleton à multiples rebondissements, un scenario propre au parti de l’Abeille enclin à cultiver le paradoxe, est vivement attendu. A quelques jours du congrès, la tension reste vive entre les partisans du professeur Tiémoko Sangaré a doubé par sa région d’origine, Sikasso et l’autre professeur, Moustaphe Dicko, him-self, porté par la région de Mopti. Deux mastodontes politiques qui, chacun en ce qui le concerne, traîne un envieux viatique qui laisse peu de chance au choix brutal. Ce qui explique l’intensification des réunions nocturnes doublées de conciliabules hautement stratégiques, afin de rallier à la cause de l’un ou de l’autre candidat le suffrage nécessaire à la prise en main de la destinée de la ruche.
Si ce dualisme averé se présente comme le schéma immuable pour certains afin d’introniser l’un des deux candidats, une autre logique semble émerger des esprits à savoir, la voie du consensus dont fera sienne, l’ensemble du peuple ADEMA.
Une idée qui fait son chemin d’autant que pour certains militants du parti, l’aura, le charisme et la verve, propres au leader naturel, ne semblent pas être la chose la mieux partagée par les deux prétendants au trône.
Une posture qui, à tout point de vue, semble les reléguer au rang de seconds couteaux aspirant à l’adoubement, à un moment où les grands tribuns ne courent pas les rues. Et dire que c’est cette situation qui a rendu difficile la mise en place, depuis lors, d’un bureau exécutif digne de ce nom. Mais depuis un certain temps, d’autres têtes couronnées et non des moindres, s’agitent pour faire entendre leurs voix. Il s’agit de Boubacar Bah « Bill » maire de la commune V, Mme. Konté Fatoumata Doumbia, l’édile de la commune I et du député de Yélimané Hamada Soukouna. Un «pool-leaders » qui aurait pris fait et cause pour le président intermédiaire Tiémoko Sangaré. Et pour qui connait la prise de ceux-ci sur la base, on peut aisément deviner l ampleur de la tâche qui est celle des sympathisants du professeur Moustaphe Dicko. Une situation moins tendue que les précédentes où, des ministres en activité étaient fortement impliqués dans la lutte pour la présidence du parti. Dramane Dembélé et Abdoul Karim Konaté ‘’Empé’’, n’y ont vu aucun intérêt particulier.
Dans cet imbroglio politique, des pêcheurs en eaux troubles y ont déjà déployé leurs nasses. Ainsi, pour le stratégique poste de secrétaire général de l’ADEMA , en remplacement de l’imposant Marimatia Diarra, faisant aujourd’hui les beaux jours de l’OMVS, l’inusable Assarid Ag Imbarcawane, l’un des « meubles » de l’Assemblée Nationale du Mali , tentera de tirer les marrons du feu. Il pourra ainsi tirer sa légitimité de sa longévité à l’hémicycle mais surtout de sa constante fidélité au parti depuis des décennies. Une légitimité que ce dernier pouvait discuter à l’emblématique couple Sy, -Ousmane et Kadiatou- qui, jusque-là, n’a daigné faire paraitre un brin de convoitise pour quel que poste que ce soit .Il ne peut d’ailleurs en être autrement, d’autant que le mythique et légendaire ‘’ père de la décentralisation, sieur Ousmane Sy, en toute humilité, a opté pour le profil de simple militant de base du parti. C’est le lieu également de saluer le rôle éminemment important que s’est donné l’ancien président de la transition, Professeur Dioncounda Traoré dans la recherche du consensus. En espérant que l’enjeu ne tue pas le jeu politique ce dimanche, les militants de l’Adema sont tout ouïe, dans l’attente de la désignation ou de l’élection.-C’est selon-, de leur futur président
Amadou SANGHO
Source: Le patriote