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Action judiciaire contre les ex-putschistes : Aller au-delà du cas des bérets rouges !

Après la période mouvementée, l’heure de la vérité et de la justice a sonné pour les nombreuses victimes de l’ex-junte. L’action judiciaire lancée contre Amadou Haya Sanogo et compagnie devra aller au-delà de l’affaire des bérets rouges.

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Pendant le règne de l’ex-junte nombreux étaient les actes criminels qui ont été commis de sang-froid. Si l’affaire des bérets rouges tués a été le fait dominant, il n’en demeure pas moins que d’autres actes barbares sont à mettre au compte des éléments de l’ex-junte. Aujourd’hui, l’histoire semble donner raison à ces milliers de Maliens victimes du capitaine Sanogo et de ses complices mais par peur de se faire tuer, ils avaient préféré garder le silence.
Maintenant que le pays a retrouvé son calme et que les institutions fonctionnent, les victimes de l’ère Sanogo peuvent se faire entendre. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Au nombre ceux-ci, il y a des hommes politiques, des opérateurs économiques, des défenseurs des droits de l’Homme, de journalistes ou simples citoyens.
Profitant de la situation, des hommes en uniforme imposaient leur loi sans ménagement. Et pour légitimer leurs basses œuvres, ils avaient construit avec la complicité des civils égarés un tissu de mensonges incriminant leurs adversaires.
Nous ne parlerons même pas des multiples arrestations des ministres pendant le coup d’Etat ou les interpellations de cadres supposés proches des régimes précédents. Dans ce lot, il a l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, contraint à plusieurs reprises de se rendre à Kati. Sans oublier Soumaïla Cissé, qui a échappé à deux fois à l’escadron de la mort.
Aussi, il y a le cas d’un responsable d’Amnesty International, Dédéou Traoré, qui a finalement choisi d’abandonner son domicile pour échapper à ses bourreaux. D’autres responsables d’organisations de droit de l’Homme, sous la menace, avaient préféré se taire une bonne fois. Même les artistes n’avaient pas été épargnés. Le chanteur Harouna Sylla dit Roberto Magic-Sapeur a pris le chemin de l’exil pour avoir chanté la débandade de l’armée.
La liste des victimes de l’ex-junte est bien longue, les journalistes ont été très sérieusement perturbés dans l’exercice de leur travail. Le doyen Saouti Haïdara, Abdramane Kéita et d’autres ne devront la vie sauve que grâce au bon Dieu. Les locaux d’Africable télévision ont été investis par des hommes armés. Et le journaliste Abdoulaye Barry, qui avait réalisé une interview  avec un leader du MNLA, était obligé de fuir le pays.
En dehors de ses faits graves, la police politique de l’ex-junte était devenue la Sécurité d’Etat, dirigée d’une main de fer par le général Sidi Alhassane Touré (arrêté et transféré à la prison de Koutiala). C’est dans cette structure que tous qui étaient arrêtés arbitrairement subissaient les pires formes de torture.
L’un des anciens pensionnaires de ses sinistres lieux, le jeune Diouara qui pilotait à l’époque une milice a fait cas la semaine dernière des traitements inhumains qu’il y a subis. Son courage est déterminant pour mettre toute la lumière sur les graves actes de tortures commis par la bande à Sanogo.
En clair, il est indispensable de situer les responsabilités par rapport à la milice Tondjon du camp de Kati qui a fait beaucoup parler d’elle en mal. A son actif, la tentative d’enlèvement de l’ancienne directrice générale de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej), Mme Maïga Sina Damba.
En somme, la vérité sur cette période folle et trouble qu’a connue notre pays, c’est une question de justice sociale.
Alpha Mahamane Cissé

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau

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