En réceptionnant, le vendredi dernier à l’aéroport international Président Modibo Keita-Sénou, des appareils de Type Mi-171, des armes et des munitions, le ministre de la Défense et des Anciens combattants donne une indication claire sur la détermination des autorités de la Transition à traduire en actes concrets le renforcement de la sécurité sur le territoire national
Le colonel Sadio Camara, rapporte un communiqué de l’Armée, a révélé que ces appareils militaires ont été achetés auprès de la Russie sur budget national. Pour appuyer les Forces armées maliennes dans (FAMa) engagées dans la lutte contre le terrorisme, la Fédération de Russie a également offert à notre pays des armes et des munitions. Après avoir accueilli les hélicoptères, les armes et les munitions, le ministre Camara s’est réjoui du fait que les deux pays ont une coopération très fructueuse et étroite dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.
«L’État malien a acheté ces hélicoptères auprès de la Fédération de Russie. Pays ami avec lequel le Mali a toujours entretenu un partenariat très fructueux. C’est la concrétisation d’un contrat signé en décembre 2020, rentré en vigueur en juin 2021», a indiqué le ministre Sadio Camara, ajoutant que l’appui des spécialistes russes va nous permettre de progresser très rapidement et de maîtriser tous les aspects liés à l’exploitation des hélicoptères.
Ces appareils flambant neufs contribueront d’une part à la défense de l’espace aérien et d’autre part à appuyer les autres composantes des Forces de défense et de sécurité dans les missions de combat. Grâce à ces acquisitions, l’armée de l’air va davantage se fortifier et rayonner dans la protection et la défense du territoire national, rassure la même source militaire.
Ce sera une lapalissade de relever que cet arrivage de matériels militaires a été favorablement accueilli par une opinion nationale dont l’angoisse ne cesse d’augmenter face à la détérioration continue de la sécurité dans notre pays. De fait, le périmètre des espaces infestés par l’insécurité s’est tellement étendu ces derniers mois que des endroits considérés jusque-là comme «sanctuaires» ont été touchés. Dans ce contexte, comment s’étonner du large écho favorable qu’a reçu la volonté des autorités de la Transition de privilégier l’approche de diversification du partenariat dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les autres formes de banditisme et de criminalité.
Pas de sentiment anti-français- L’on se rappelle qu’il y a environ deux semaines, l’Union nationale des travailleurs du Mali avait, dans une déclaration, apporté tout son soutien au gouvernement pour signer tout accord susceptible de renforcer davantage «nos capacités d’endiguer le complot international ourdi contre notre pays». Les propos, messages tenus lors de la gigantesque manifestation organisée à Bamako en soutien à la Transition dans l’après-midi du 22 septembre par plusieurs mouvements de jeunes ont achevé de convaincre les plus sceptiques de l’adhésion d’une frange importante de l’opinion à l’option de nos dirigeants.
Pour autant, le Mali ne s’inscrit guère dans une dynamique de rupture avec ses alliés traditionnels. Du haut de la tribune de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Premier ministre soutenait en effet, il y a une dizaine de jours, qu’il n’existe pas de sentiment anti-Minusma au Mali, pas plus qu’il n’existe pas de sentiment anti-français dans notre pays. «Non ! Je le dis sans ambages. Notre peuple n’a jamais été et ne sera jamais un peuple ingrat», insistera Dr Choguel Kokalla Maïga.
Du reste, depuis près d’une décennie, une constante semble apporter de l’eau au moulin de nos compatriotes qui approuvent la posture adoptée par les autorités de scruter d’autres horizons : la crise s’aggrave et s’installe surtout dans la durée. Aussi, en sont-ils à chercher des explications à une situation assez paradoxale. Sans entièrement faire abstraction des efforts fournis par les forces partenaires qui ont pris pied dans notre pays, tout indique que nos compatriotes semblent avoir de la peine à percevoir la plus-value qu’aurait dû apporter leur présence. En ce sens qu’outre leurs effectifs très fournis, celles-ci sont dotées de moyens sophistiqués. En définitive, pestent beaucoup de Maliens, une réponse adéquate au péril sécuritaire tarde à venir.
Gageons que de cet exercice d’explication-clarification entre partenaires, des enseignements utiles seront tirés. Sans conteste, le nouveau Mali, dont les contours seront dessinés à la faveur des Assises nationales de la refondation en vue, doit être soutenu par des poutres solidement ancrées. Qui mieux que les autorités de la Transition savent que l’édification du Mali de nos rêves passera forcément par le rétablissement de la sécurité qui est la mère des batailles qu’il faudra gagner.
Ce n’est donc point fortuit que le premier axe du Plan d’action du gouvernement érige la sécurité au rang de priorité élevée. Il répond, selon le Premier ministre, à l’aspiration profonde de notre peuple à la paix, à la quiétude, au vivre ensemble, à la cohabitation pacifique, à la cohésion sociale.
La détermination de donner à l’Armée nationale les moyens d’assurer ses missions régaliennes combinée à d’autres bonnes perspectives, notamment l’ouverture prochaine d’une école de guerre sont autant de signaux illustrant la volonté des autorités de doter notre pays d’un outil de défense à hauteur de souhait.
Massa SIDIBÉ
Source : L’ESSOR