Avec les élections régionales et communales qui se profilent à l’horizon, le Gouvernement veut achever le RAVEC, en prenant en compte les nouveaux majeurs et les omis et en corrigeant les erreurs. Ce qui va leur permettre de participer à ces consultations électorales, prévues pour 2015.
Le lancement de ces opérations d’achèvement et de pérennisation du RAVEC s’est déroulé le 1eroctobre dernier à Sikasso, sous la présidence du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Sada Samaké. Il était accompagné des responsables de ses services techniques, du Gouverneur, des Préfets et Sous-préfets de la région de Sikasso et du patron de la division électorale de la MINUSMA.
C’est Abdou Bengaly qui fut le premier à démarrer ces opérations sur la Place de l’indépendance de la cité verte du Kénédougou, en présence d’une foule nombreuse. Outre ce jeune homme, elles concerneront 3 millions de personnes sur toute l’étendue du territoire national. Elles se dérouleront du 1er au 30 octobre 2014 dans toutes les régions et dans le District de Bamako et du 1er au 30 novembre dans les ambassades et consulats pour la diaspora.
La première phase du RAVEC a permis à notre pays de se doter des données nominatives individuelles et alphanumériques des citoyens et de leurs données personnelles biométriques, pouvant servir de base àl’établissement de documents d’identification sécurisés et à l’enrôlement de 14 366 000 personnes.
Elle a aussi permis l’organisation des élections présidentielle et législatives crédibles en 2013, avec l’établissement du fichier électoral biométrique àpartir du fichier RAVEC. Malgré ces acquis, les évaluations du fichier population issu du RAVEC, effectuées par les services du ministère de l’Intérieur avec l’assistance de ses partenaires, ont mis en évidence des insuffisances au niveau du fichier population.
Il s’agit notamment des cas de personnes recensées, détentrices de récépissés, non enregistrées dans la base de données, de l’existence de poches non recensées, àl’intérieur et l’extérieur du pays, d’erreurs sur certaines énonciations de l’état-civil et données biométriques, de l’absence de données biométriques de personnes recensées ayant atteint l’âge requis de 15 ans, de l’indétermination du lieu de naissance et ou de résidence, de la non-conformité des informations relatives aux villages, fractions et quartiers avec celles existantes sur le terrain dans certaines zones.
Il s’agira donc, au cours de cette seconde phase, de corriger ces faiblesses et de prendre en compte les nouveaux majeurs. En clair, pour le ministre Sada Samaké, le travail consiste à «recenser les personnes des zones non couvertes, àl’intérieur et àl’extérieur du pays pendant la phase active, et les personnes omises, de collecter les données biométriques des nouveaux majeurs (personnes recensées qui sont dans la base de données et qui ont atteint l’âge requis de 15 ans), de gérer les réclamations formulées par les personnes recensées et les erreurs constatées sur les données des titulaires des cartes NINA, de corriger les informations pour indétermination du lieu de naissance et / ou du lieu de résidence et de rendre conforme le répertoire des villages, fractions et quartiers de la base avec ceux existants sur le terrain dans certaines zones».
Pour atteindre ces objectifs, le mode opératoire retient deux types d’équipes: des équipes fixes et des équipes mobiles. «Les équipes fixes sont déployées par arrondissement, ambassade et consulats, et par centre principal d’état-civil pour le District de Bamako. Elles reçoivent sur place les personnes à recenser ou désirant faire des réclamations.
Quant aux équipes mobiles, elles opèrent dans des lieux de collecte préalablement définis par le Sous-préfet, l’Ambassadeur et le Consul général, pour renouveler les données biométriques des nouveaux majeurs et recenser les omis déterminés par la comparaison des résultats du RAVEC avecceux du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2009 dans les communes. Pour le District de Bamako, les équipes mobiles sont positionnées dans les centres secondaires d’état-civil», a précisé le Général Sada Samaké.
Spéculation sur les prix des cartes d’identité: Sada Samaké sonne la fin de la récréation
Profitant de sa visite dans la capitale du Kénédougou, à l’occasion du lancement des opérations d’achèvement et de pérennisation du RAVEC, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a fait ses derniers avertissements concernant les spéculations sur le prix des cartes d’identité et les tracasseries routières des forces de l’ordre.
Le ministre Samaké a été formel devant les autorités de la région et les agents de sécurité qu’il avait réunis pour une séance de travail: «on ne peut plus continuer à spéculer sur les prix des cartes d’identité. Le prix de la carte d’identité, c’est 1700 FCFA. Je ne veux plus être interpellé sur ça. Tous ceux qui vont continuer à spéculer vont être sévèrement sanctionnés. Celui qui sera pris sera radié. Nous sommes un pays décrié à cause du comportement de certains agents sur nos routes. Il faut que l’on comprenne que les populations sont fatiguées».
Au cours de cette rencontre avec les autorités administratives et les forces de sécurité de la 3èmerégion, les chefs des services du ministère de l’Intérieur ont partagé des informations sur le déroulement de cette seconde phase du RAVEC, l’organisation des prochaines régionales et communales, le retour de l’administration, l’exercice de la tutelle et la situation sécuritaire au Mali.
Youssouf Diallo, Envoyé spécial