Les accusés d’assassinat et complicité, Fousseyni Bakayoko et Souleymane Sogoba viennent d’être situés sur leur sort par la Cour d’assises en son audience d’hier lundi 28 mai. Tous, âgé de 22 ans, habitaient le village de N’Golobougou, Commune rurale de Dogoni, Cercle de Sikasso.
Selon l’arrêt d’accusation et de renvoi devant la première session de la Cour d’assises 2018, dans la nuit du 4 au 5 août 2016, Alassane Ag Aboubacrine Cissé a été victime d’assassinat dans le champ d’Abdoulaye Diabaté, situé à Ouolobougou. Il y était en qualité de berger employé depuis plus 10 ans. Dans ledit champ se trouvaient deux autres employés dont Fousseyni Bakayoko et Souleymane Sogoba, l’accusé et le complice dudit assassinat. Le nommé Fousseyni Bakayoko disait avoir été invité par la victime à un duel suite à des mésententes survenues entre eux dans leur lieu de travail. Un duel au cours duquel il lui assomma par surprise, avec un gourdin sur la nuque, un coup fatal ; d’où la mort subite. Tombé par terre, son assassin continua à l’assommer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Sachant bien que le corps d’Alassane Aboubacrine Ag était sans vie, Fousseyni le prit et l’attacha aux porte-bagages du vélo du défunt pour ensuite le déposer au bord du goudron où il l’abandonna. Après avoir jeté le corps, il vint informer Souleymane Sogoba de son forfait et ce dernier décida de garder le silence. Même à leur patron, l’Artiste chanteur Abdoulaye Diabaté, il avait refusé de dévoiler le secret. Cela, jusqu’au jour où il fut arrêté et interrogé par la police sur les faits. Alors qu’il était en train de labourer son champ comme si rien ne s’était passé. Fousseyni Bakayoko, lui a été en conduisant des troupeaux au pâturage. Ils furent tous deux conduits au Commissariat de police de Koutiala pour les besoins d’enquêtes. Déférés, au Parquet, le Procureur de la République près du Tribunal de Grande instance de Koutiala a ouvert une information ayant abouti à l’inculpation des deux suspects. Par inattention des Gardes du Tribunal où ils étaient retenus avant de passer chez le Juge d’instruction, les deux individus tentèrent de s’évaporer dans la nature. Le premier, Souleymane Sogoba, fut rattrapé et conduit au Parquet par le Garde qui était chargé de sa surveillance et quant au second, Fousseyni Bakayoko, il était parvenu à longer le marigot pour se retrouver dans le quartier de Sogomougou où il fut arrêté par les éléments de la Brigade des Recherches avec l’appui de la population. C’est ainsi qu’une information fut ouverte contre Fousseyni Bakayoko et Souleymane Sogoba pour assassinat et complicité d’assassinat en plus de tentative d’évasion. À l’enquête préliminaire et lors de la première comparution devant le Magistrat instructeur, Fousseyni Bakayoko avait même reconnu les faits qui lui sont reprochés en les décrivant dans leurs plus petits détails. Souleymane Sogoba, à son tour, finit par confirmer la version des faits de son complice, Fousseyni Bakayoko. Mais, il précise, toutefois, d’être absent au moment du crime et, c’est par peur qu’il se soit abstenu d’informer les autorités sur l’assassinat que venait de commettre son collègue Fousseyni Bakayoko. Ces faits sont susceptibles de donner lieu à l’application de peines criminelles conformément aux articles 25, 199,200 et 157 du Code pénal avec les articles 198 et 213 du Code de procédures pénales.
À l’instruction définitive, à la Cour d’assises, les accusés ont reconnu les faits reprochés à eux conformément à l’instruction, mais avec le plus grand regret. L’Avocat de la Défense avait avancé que son client, l’auteur principal de l’assassinat, souffrait d’une anomalie psychique. Chose qui n’a pas marché devant le Juge de la Cour. Le principal accusé a bénéficié des circonstances atténuantes sur l’assassinat, mais pas pour la tentative d’évasion. C’est ainsi qu’il a été condamné à la peine de 15 ans de réclusion ferme et 1 an pour Souleymane Sogoba pour complicité de meurtre. À cela s’ajoute devant la partie civile le payement de 20 millions de nos francs en guise de dommage et intérêt. L’ordonnance de mise en détention des deux inculpés date du 10-08- 2016.
Mohamed BELLEM : LE COMBAT