Le mercredi 28 mai 2014, suite aux tragiques événements survenus à Kidal, le doyen Seydou Badjan Kouyaté s’est entretenu avec des journalistes, chez lui, à l’Hippodrome, notamment sur la crise au Nord du Mali. Et au lieu de recoudre le tissu social qui brûle, d’inviter les Maliens à s’unir pour la paix et le développement, de travailler à renforcer la coopération internationale au profit du Mali, il invite toujours à la guerre qui n’a jamais rien construit : « nous devons nous préparer », avant de s’insurger contre la MINUSMA et SERVAL, contre la signature de l’accord de défense et contre ATT. Comment donc nous préparer sans l’appui des autres, face à une guerre qui dépasse les seules compétences maliennes dans plusieurs domaines ? Comment s’en tenir aux erreurs de parcours des uns, s’il y en avait, pour les vilipender au détriment de leurs hauts faits historiques ?
Comme écrit dans le journal Le Reporter du 3 juin 2014, d’après Seydou Badian Kouyaté, après l’humiliation à Kidal, « nous devons nous préparer ». À l’en croire, ce qui est arrivé à notre armée nationale récemment à Kidal est la faute de l’ex-président de la République Amadou Toumani Touré, qui a désarmé notre armée car, dit-il, « nos soldats sont sans armements modernes, sans équipements adéquats pour faire face aux menaces du moment, à savoir les attentats, la guerre asymétrique… ». C’est encore lui, poursuit-il, qui a laissé pénétrer sur notre territoire, en 2005, les bandits armés venus de Lybie de feu Mouammar Kadahfi et les groupes jihadistes avec armes et bagages. Comme si cela ne suffisait pas, il va jusqu’à leur offrir 50 millions de Fcfa pour qu’ils s’installent, sans être désarmés. « Or au Niger tout près, le président d’alors a conditionné leur rentrée sur son territoire à un désarmement total. Pourquoi ATT ne l’a pas alors fait chez nous ? », s’interroge le doyen Kouyaté. Et de poursuivre : « Durant tout ce temps, ils dorment sur notre territoire, mieux armés que nos militaires ».
« Avec la récente bataille de Kidal, notre armée a été vaincue certes, mais nous devons nous préparer par conséquent. Nous, notre génération n’a pas accepté cette humiliation et j’invite la jeune génération aussi à ne pas accepter cela », conseille-t-il. C’est pourquoi le doyen Kouyaté suggère que tous les enfants de 18 à 25 ans soient initiés aux maniements des armes par les autorités du pays pour assurer la relève en matière de guerre.
Il a par ailleurs salué le courage du Premier ministre, Moussa Mara, en décidant d’aller à Kidal, ainsi que le cessez-le-feu demandé par les autorités maliennes. Il s’est dit opposé à la signature d’une coopération militaire avec la France car, selon lui, « les forces de la Minusma et de Serval, loin de nous aider, sont plutôt là pour défendre leurs propres intérêts ».
Aux Maliens nous disons que ce n’est pas bon de s’entretuer et que cette guerre n’est pas que pour l’armée, ni que pour le Mali. Tout le monde est concerné et à présent on n’est pas arrivé à désarmer les assaillants ni à les vaincre malgré la présence massive de forces étrangères à nos côtés. Avant le Mali il y a eu l’Afghanistan, aujourd’hui il y a la République centrafricaine. Et tant d’autres pays à la croisée des chemins. La guerre n’a jamais rien résolu. La Communauté internationale a déjà perdu des milliers de soldats dans ces guerres. Chez nous au Mali la France, que nous critiquons tant, a perdu de ses valeureux fils. Les assaillants, dont les terroristes, ne sont pas venus au Mali à l’insu de la France. Lorsqu’ils ont été repoussés par l’opération ils ont pris d’autres destinations, pour revenir prendre part aux derniers affrontements de Kidal. Sans que personne ne puisse les arrêter, ni les attaquer là où ils étaient. Alors est-ce que le Mali d’Att est condamnable ? Est-ce Att le coupable, sinon le seul coupable ? Etait-il coupable de quoi ?
L’argent offert par Att l’a été à ceux qui ont rendu les armes, des arabes, qui combattent aujourd’hui au sein des forces armées maliennes, tout comme les intégrés suite aux accords de paix. Et si tous ces anciens rebelles étaient de l’autre côté, qu’adviendrait-il aujourd’hui de la rébellion ? Que pense-t-on des temps de répit observés à la faveur des signatures d’accords ? Aussi, la rébellion n’a ni la même dimension, ni le même objectif, ni la même force au Niger qu’au Mali. Allez savoir combien ils étaient au Niger, et combien ont rendu les armes au Mali pour quelle puissance de frappe à seulement 50 millions de F CFA et pour épargner des vies humaines ?
Dans sa Déclaration de politique générale devant les élus de la nation, le Premier ministre Moussa Mara a déclaré : » seul un accord politique pourrait permettre de pacifier le front irrédentiste, établir une frontière nette entre ceux qui s’inscrivent dans la paix et la réconciliation nationale et ceux qui demeurent des terroristes, narco-trafiquants et adeptes des pratiques néfastes à combattre inlassablement et de manière implacable « .
Il a précisé que les autorités maliennes vont œuvrer sur le chantier de la réconciliation, mais sans remettre en cause l’intégrité du territoire, l’unicité de la nation et la laïcité de la République. Que les discussions seront organisées sur le territoire national en étroite collaboration avec les médiateurs de la Cedeao ; et elles » réuniront les groupes armés, mais également les légitimités significatives du nord afin que les éventuels accords puissent avoir les meilleures chances d’être les derniers accords de paix conclus sur le nord du Mali ».
Et que la conclusion d’accord de paix inclusif et définitif figure au centre de l’agenda du gouvernement pour le nord ; d’où la récente nomination par le chef de l’Etat de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita pour conduire les discussions devant aboutir à cet accord.
Quant à ATT, il a clamé haut et fort qu’il fallait rester sur la logique du dialogue et de la négociation et éviter, coûte que coûte, la guerre, car » on ne sait jamais quand on se sort d’une guerre de rébellion, l’adversaire d’en face est de taille, il faut préserver les vies des populations innocentes. Pour ATT, il ne faut pas engager le Mali dans une guerre à l’issue inconnue contre des ennemis aux limites inconnues « .
Dans un entretien accordé, en février 2012, à Alain Foka de RFI, Att a martelé » Je suis à la retraite, mais Officier-Général. J’ai passé par l’école de guerre…et par les académies soviétiques. Je sais de quoi je parle. Lorsque les politiques me parlent, je les écoute ; lorsque les diplomates me parlent, je comprends ; lorsque les militaires me développent leurs manœuvres, je les comprends. Je pense que le Mali jusque-là, a essentiellement fait de se défendre et protéger ses populations. Nous n’avons voulu nous entraîner dans une guerre que les autres veulent, parce que nous ne la voulons pas. Ceux qui pensent que je vais agir en militaire, ils se trompent. Je vais agir en Président de la République, parce que je suis le Président de tous les Maliens, de tous les Touaregs, de tous les Peulhs, de tous ceux qui sont dans la République. ..Ce n’est pas mon sens militaire qui me commande. C’est mon sens de patriote, c’est mon sens plutôt d’homme d’Etat, d’homme lucide qui me commande. Je ne peux pas écouter les bruits de ville, de gens qui ne savent pas de quoi ils parlent et pensent qu’il n’y a qu’à faire la guerre. Non, je ne ferai pas de guerre. Nous devons plutôt tout faire pour que la paix revienne au Mali « .
Et d’ajouter : » Le problème du nord dure depuis cinquante ans (50 ans) puisque nos pères l’ont géré, nos aînés l’ont géré, nous aussi, nous le gérons, nos cadets et nos fils vont continuer à le gérer. Ce n’est pas un problème qui va finir demain « .
Selon ATT, c’est insensé de dire que la meilleure façon de trouver une solution idoine, c’est de faire la guerre : » S’il y avait à choisir entre le Mali et la guerre, je choisirai le Mali « . Car pour Att, il s’agit d’ » une menace internationale venue d’ailleurs, qui a des ramifications plus lointaines que l’on ne le croit « .
Et Att d’ajouter : » Nous pensons qu’Aqmi, pour le combattre, il faut se munir de tous les moyens suffisants, pas seulement militaires. La guerre contre le terrorisme, n’est pas seulement militaire, c’est un problème de développement, de sécurité, de défense. Depuis 2006, j’ai demandé une conférence des Chefs d’Etat, je ne suis pas parvenu à l’avoir. C’était pour que nous dégagions une vision ; nous avons perdu six ans pour que cette rencontre puisse voir jour, en vain ! Aqmi est transfrontalier, donc, la réponse doit être transfrontalière. Il faut aller, tous ensemble, occuper toute la bande avec nos armées, aller avec un programme de cinq ans ; créer une cohabitation qui ne sera pas profitable à Aqmi. Prenons tout le désert, un seul pays n’a pas les moyens de combattre ces gens-là, parce qu’ils auront toujours le repli tactique d’aller dans un pays voisin parce que là où ils mangent à midi, ils ne déjeunent pas, là où ils dînent, ils ne dorment pas, ils sont en constant mouvement, de frontière en frontière. Il faut dans ce cas, tous ensemble, nous les bloquons. Le Mali est partisan « .
Revenons sur les propos tenus par la vice-présidente du Comité directeur national du PDES, Fatoumata SAKO dite Djina :
» À tort ou à raison, on lui reproche d’avoir favorisé les actions de développement au détriment de la guerre et ils ont franchi le Rubicon en osant l’accuser de crimes pour Haute trahison et d’avoir délibérément provoqué la déliquescence de l’armée.
Nous ne trahirons pas de secret ici concernant la grande muette, mais les Maliens méritent de savoir ceci.
En 2002, au moment où il arrivait au pouvoir, le Budget alloué à la grande muette était de 35 449 061 000 (trente cinq milliards quatre cent quarante neuf millions zéro soixante et un mille) de FCFA. Et, tenez-vous bien, en 2012, il était de 75 629 778 000 (Soixante quinze milliards six cent vingt et neuf millions sept cent soixante dix huit mille), soit une variation de 213,35% (source Budget d’Etat).
Et contrairement à ce qu’un haut gradé français, le Colonel Helouin pour ne pas le citer qui affirmait au cours d’une interview en 2013:
» Il est difficile de l’évaluer précisément, mais la corruption est évidente. Depuis 2006, les Maliens ont commandé 800 pick-up. Aujourd’hui, il n’en reste quasiment aucun. Une partie a été volée, certains cadres ont récupéré les moteurs neufs. C’est la gestion de la misère. Et l’exemple n’est pas donné par le haut. Le clientélisme est le mode de promotion. Après son coup d’Etat du 22 mars 2012, le capitaine Sanogo a limogé 62 généraux et il en reste 42. Il y avait donc 104 généraux pour une armée de 20 000 soldats. A titre de comparaison, la France compte 150 généraux pour un effectif [de l’armée de terre] de 120 000 hommes. »
Cela donne le tournis, surtout si on sait que de l’Indépendance à nos jours, l’armée malienne compte en tout et pour tout soixante (60) Généraux tous confondus, y compris les défunts et hors rang.
Il est important de noter que, les seize (16) Inspecteurs Généraux de la Police n’ont pas de statut militaire et dépendent de la fonction publique.
Au moment de cette déclaration, c’est à dire au moment du Coup d’Etat, seuls huit (8) Généraux commandaient les troupes qui, rappelons-le, sont passées de 3000 sous le Général Soumaré à 9000 sous le Général Moussa Traoré, 10 000 sous le président Konaré et 25 000 sous le magistère du président Touré.
En s’abstenant de faire la guerre, voilà sommairement ce que Att a su réaliser pour le Mali, toujours selon Djina :
En matière de politique de logements sociaux, près de 12 000 logements furent construits en 10 ans.
Dans le domaine de la santé, on peut citer : la gratuité des soins pour certaines pathologies ou actes médicaux (ARV, CATARACTE, PALUDISME chez l’enfant et la femme enceinte, CÉSARIENNE etc.) et l’instauration de l’Assurance Maladie Obligatoire pour élargir l’accès aux soins de santé.
En matière d’Infrastructures, on peut retenir les grands travaux d’infrastructures routières sur toute l’étendue du territoire (l’Autoroute Bamako- SEGOU en chantier au moment du coup d’Etat), le 3ème Pont de Bamako, celui de Wabaria, l’Echangeur Multiple de Bamako, le nouvel aéroport dans le cadre du Millenium Challenge, la Modernisation de l’aéroport DAG DAG à Kayes, le barrage Seuil de Tallo et celui de Djenné en cours de réalisation, le chantier du barrage de Taoussa.
Dans le domaine de l’Energie, l’accroissement de l’offre énergétique à travers la centrale de Balingué et le soutien apporté au projet SOPAM, le projet en cours du barrage hydro- électrique de Félou( inauguré par le président IBK) et le programme volontariste d’éclairage public et de voirie urbaine dans la plupart des villes secondaires du Mali ( les deux centrales hybrides diesel- solaire à Bankass et à Koro fraîchement inaugurées par le Président IBK la semaine dernière).
Dans le domaine de la promotion des arts et de la culture, 30 nouvelles salles de sport ont été construites comme l’atteste le nouveau Palais de Sport de 4000 places à l’ACI 2000, encore récemment inaugurée par IBK.
Le Président Touré lui-même, grand sportif et grand fan de foot, s’est investi dans le domaine des infrastructures sportives (Stades de BOUGOUNI, SAN et SIKASSO) et le développement exponentiel des aires aménagées pour le basket-ball.
Dans le domaine du social, avec l’aide inestimable de son ami Feu Hugo Chavez, alors Président du Venezuela, des MAISONS de la FEMME et de l’ENFANT ont été bâties dans les 6 régions et deux (2) dans le District de Bamako.
À cela s’ajoutent les différentes infrastructures dans le domaine de la santé. Depuis l’indépendance, le Mali comptait 3 hôpitaux : le POINT G, le CHU GABRIEL Touré de ses et l’Hôpital de KATI. Au cours des deux mandats, l’Hôpital du Mali à Yirimadio, celui de SIKASSO, celui de MOPTI, tous dotés d’un Plateau Médical moderne, furent bâtis pour le bonheur du peuple malien. Il est à noter que des travaux d’extension et de rénovation ont été entrepris au Point G, à Gabriel Touré, à Kati et dans tous les centres de santé.
Les conditions de vie des travailleurs étaient une obsession pour ATT qui est resté très proche du Peuple et cela s’est traduit par l’augmentation des salaires, des pensions, du SMIG et la mensualisation des pensions de retraites.
Le Président Touré n’était pas HERCULE, mais il est parvenu à accomplir avec dextérité dans un contexte économique particulièrement difficile ce que nous pouvons appeler les douze travaux du Mali.
Pour le désenclavement vers l’extérieur, on peut mettre à l’actif d’ATT :
– deux routes internationales Bamako- Dakar ( Sud-ouest)
– la route Bamako-Conakry
– la route Gao-Niamey
– la route Sikasso-Bobo Dioulasso
En matière de Reformes Institutionnelles, des grandes réformes furent entreprises aussi, notamment:
– le code de la personne et de la famille
– les Réformes infra-scolaires et universitaires
– les Réformes institutionnelles (CARI),
– la promotion de la Femme,
– les grandes réformes économiques et financières, (le taux de croissance était de + 5% en 2011 et le PIB de 5,4% en 2011)
– la mise en place du Bureau du Vérificateur Général (cas unique en Afrique) dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Dans le domaine de l’Agriculture, des progrès considérables ont été réalisés:
– plus de 200 000 hectares on t fait l’objet d’irrigation totale ou partielle en dix ans.
– la Loi d’Orientation AGRICOLE (LOA),
– la Promotion de la recherche agricole de l’élevage et de la pêche
– la dynamique dans la production du coton malien qui classe notre pays parmi les 3 premiers producteurs africains, environ 400/600 000 tonnes par an.
Sur le plan de l’Energie et de l’Eau, on peut citer :
– la promotion du bio carburant et de l’énergie solaire,
– la promotion de l’énergie domestique et l’électrification rurale à travers l’AMADER.
– le taux de couverture en eau potable est de 75% en zone urbaine et 73,5% en zone rurale.
En matière d’Emploi, diverses politiques furent mises en place et la plus importante est sans doute la création de l’APEJ et de l’ANPE.
Dans le domaine minier et de la diversification des ressources minières, notre pays se hisse au rang de 3ème producteur africain d’or.
En plus de regorger de fer et de manganèse dont l’exploitation était en pleine expansion, il semble que notre sous sol soit riche en pétrole et les premiers forages pétroliers ont débuté courant premier trimestre 2012.
En matière de Commerce et d’Industrie, le Président Touré a su insuffler une dynamique nouvelle à travers:
– le Projet de loi d’Orientation du Secteur Privé
– la mise en place de la nouvelle NSukala à Niono avec un investissement de 75 milliards de FCFA
– la nouvelle Cimenterie WACEM (qui a coûté 63 milliards de FCFA)
– l’Usine de montage de tracteurs
– l’Usine de montage d’automobiles,
– le projet de sidérurgie de la société SANDEEP ENERGY qui a demandé un investissement de 150 milliards de FCFA
– le Projet de complexe agro-industriel (CEDIAM).
D’ailleurs le Mali a été classé en 2011 premier pays réformateur dans la zone UEMOA (Rapport Busines 2011)».
Nous terminons ce passage par cette phrase de Att : » J’ai appris à faire la guerre! Mon métier, c’est de tuer, mais je suis UN SOLDAT DE LA PAIX « .
Aussi, à ceux qui disent que l’armée c’est de père en fils, nous demandons de croire que les Généraux Moussa Traoré et Att n’ont pas d’enfant dans l’armée, par contre un fils du président civil Alpha y est.
Arrêtons de nous entretuer au Nord comme au Sud pour des différends politiques que nous pourrions gérer autrement, en épargnant les ressources humaines du pays. Et ce serait sans regret. En cela la main tendue du Président Ibk et le processus entamé de réconciliation nationale sont des voies idoines et salutaires.
Tout le monde connaît à la fois la générosité de cœur d’Ibk » le pleurnicheur » d’une part et sa promptitude légendaire à sortir le biceps du » gros Malinké » d’autre part. Il s’agit donc de l’aider à utiliser à souhait la carotte pour faire évoluer au mieux les choses, et alors dans le cas échéant à utiliser le bâton. Car il ne faut pas oublier que si hier à la tête de l’exécutif avec derrière lui le Président de la République pour tempérer et assumer, le bâton convenait à Ibk, aujourd’hui il est à la place du rassembleur, du Président de tous les Maliens, de celui qui doit sécher les larmes des Maliens et non les faire verser des larmes.
Oui, Ibk, bienvenu dans l’enfer de Koulouba contrairement à ce que pensent les non initiés qui ne vous voient que dans un paradis terrestre, bienvenu dans la marre des milles et un soucis, bienvenu dans le fauteuil de l’ingratitude après lequel vous aurez à compter vos amis dès les premières heures qui précèderont votre départ. Il n’y a qu’à poser un regard critique sur vos courtisans d’aujourd’hui, ils ne sont généralement autres que ceux qui ont profité de la compagnie des anciens présidents.
En parlant de générosité de cœur d’Ibk, nous ne pensons pas à l’argent qu’il distribue, car tout le monde ne peut pas en avoir, ni le savoir. Nous parlons de ce qui est connu ou à même d’être connu de tous, notamment son attitude à tendre la main à ses présumés adversaires politiques dont Seydou Badian Kouyaté lui-même et Me Mountaga Tall pour ne citer que ces deux bagnards dans l’affaire dite du Collectif de l’Opposition (Coppo) sous la conduite du Premier ministre d’antan Ibk, Soumeylou Boubèye Maïga dans le conflit interne qui a vu l’explosion de l’Adéma en 2000, Moussa Mara dans la guerre de positionnement en Commune IV, etc… Et nous sommes convaincu que pour la paix et la concorde au Mali, Ibk est capable de tendre la main à tous les anciens Présidents du Mali, et c’est ce qu’il faut, pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens. En cela il bénéficiera de toutes les ficelles pour recoudre le tissu social, utiliser toutes les énergies positives, faire du Mali ce havre de paix et d’entente dont on a tant besoin pour relever les nombreux défis. Au moment où nous appelons à l’appui des ressources humaines et forces étrangères, comptons d’abord sur nos propres ressources à commencer par les anciens présidents auxquels le Mali a tout donné et qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes à ce pays malgré des erreurs de parcours auxquels s’ajouteront inévitablement d’ailleurs ceux de Ibk lui-même, si cela n’a pas d’ailleurs commencé. Allez savoir ce qui se passe dans les pays où le combat n’est pas à la communion mais plutôt à la division et à la chasse à l’ancien président ! Et toujours en Afrique, jamais en Occident.
Alors bienvenu à Att en terre malienne et dans la paix et la concorde, bienvenu à Alpha et GMT à la tribune malienne des échanges d’expériences et de discussions politiques. Bon retour du Mali à ses valeurs de tolérance et de respect mutuel. Nous en serons fortifiés. Il nous faut donner cette autre leçon de démocratie à d’autres. Ibk le peut, le doit au Mali, même si la tâche s’avère ardue. Il suffit d’y croire, et de s’adjoindre le concours de chacun des anciens présidents pour convaincre les autres, et le tour est joué.
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé