Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara a présidé, hier dans un hôtel de Bamako, l’ouverture officielle des travaux de la réunion de niveau décisionnel des parties à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sur certains aspects de défense et de sécurité. C’était en présence de ses collègues en charge de la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué et de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga. L’on notait également la présence de la hiérarchie militaire et des représentants des mouvements signataires de l’Accord.
Cette rencontre offre l’occasion de jeter un regard rétrospectif pour faire un état des lieux des avancées substantielles accomplies dans la mise en œuvre des principales dispositions de l’Accord. Mais aussi et surtout de prendre des mesures concrètes pour l’exécution de ce qui reste à réaliser sur la base des actions prioritaires de la feuille de route actualisée du 18 décembre 2020. Ainsi, à travers cette rencontre, l’opportunité est grandement offerte pour parachever les ambitions nobles définies par l’Accord et assurer ainsi la préservation de l‘unité nationale, de l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et de son caractère laïc.
Rappelant l’attachement du gouvernement à la mise en œuvre intégrale de l’Accord, le colonel Sadio Camara a indiqué que l’objectif des autorités est de redynamiser les cadres inclusifs de concertations inter maliennes afin de diligenter la mise en œuvre du document et pérenniser la paix, la stabilité et les équilibres politiques et institutionnels, économiques et sociaux du pays. Cet engagement politique repose, selon lui, sur une exigence de stabilisation progressive de la situation sécuritaire dans le Nord et le Centre du Mali, qui appelle à l’affinement de la compréhension commune de certains aspects de défense et de sécurité.
«Il s’agit pour nous de pallier les retards constatés dans l’exécution de certaines actions en matière de défense et sécurité», a précisé le ministre de la Défense et des Anciens combattants, ajoutant que ces retards s’expliquent en partie par la brièveté des délais, la pandémie de la Covid-19, la non appropriation du processus et des concepts par certaines parties à l’Accord. Sans oublier le manque d’attributions requises à d’autres pour prendre valablement des engagements au sein des différents mécanismes de mise en œuvre de l’Accord. «Il s’agit pour nous de trouver ensemble des réponses consensuelles appropriées, nécessaires et réalisables à ces questions, comme nous l’avons fait, maintes fois, lors de nos précédentes réunions…», a exhorté le colonel Sadio Camara.
Il a invité les participants à approfondir la réflexion et prendre des décisions concrètes sur des questions spécifiques susceptibles de faire avancer sensiblement l’application de l’Accord pour une stabilisation du pays et un retour définitif de la paix. En effet, ces questions tournent autour du «Concept des forces armées et de sécurité reconstituées»; des quotas (civils et militaires) à intégrer dans les corps constitués de l’État (y compris les forces armées et de sécurité); du processus de réintégration des combattants anciennement membres des Forces armées et de sécurité. S’y ajoute l’intégration des éléments de mouvements signataires, suivant les critères retenus, dans les Forces armées et de sécurité, les services paramilitaires et les fonctions publiques. «Ce sont là autant de défis qui exigent, pour être surmontés, une entente entre nous Maliens», a préconisé le ministre Camara.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR