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Accord de réadmission, expulsion des Maliens: l’État invite à présenter les droits de nos compatriotes

L’Association malienne des expulsés (AME) a marqué la Journée internationale des migrants (JIM), samedi dernier, par une conférence de presse, animée à son siège à Djélibougou Domazana. Au cours de cette rencontre avec la presse, il a été, entre autres, évoqué l’expulsion massive de nos compatriotes surtout dans les pays africains comme l’Algérie, la préservation des droits de ces immigrés et la fameuse question de la signature de l’Accord de réadmission, entre notre pays et l’UE, qui a occupé le devant de l’actualité ces derniers jours.

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La conférence était animée par le président de l’AME, Ousmane Diarra ; en présence du conseiller juridique, Mamadou Konaté et Mme Doumbia Souadou Touré, chargée de l’accueil réinsertion.
La Journée internationale des migrants (JIM), célébrée le 18 décembre de chaque année par les différents acteurs de la migration, est un moyen symbolique de penser à toutes les victimes des politiques et mesures discriminatoires prises par des Etats à l’encontre des migrants dans le monde.
Aussi, permet-elle, de développer des actions de solidarité avec les migrants en détresse, s’est réjoui le conférencier.
« Nous sommes tous candidats, à l’immigration, parce qu’il manque non seulement d’emplois dans le pays, mais aussi d’initiatives de la part de nos autorités », s’est adressé le président de l’AME aux journalistes. Une raison de plus, selon lui, de défendre ceux qui sont partis. Ces derniers sont d’ailleurs des soutiens à de nombreuses familles, a-t-il témoigné.
Selon le conférencier, un retour massif de nos compatriotes de l’extérieur, à l’image de ce qu’on assiste ces derniers temps, n’arrange ni les jeunes chômeurs, ni les familles auxquelles ils envoient des devises, encore moins l’Etat qui conforte son économie avec les milliards investis chaque année dans le pays.
Le président de l’AME a vivement dénoncé et condamné la soudaine attitude du voisin algérien à l’encontre de nos compatriotes arrivés, il y a une semaine à Bamako, dans des conditions déplorables.
« Depuis le 3 décembre 2016, l’Algérie a procédé à une vague d’arrestation de migrants subsahariens à Alger. Ainsi, plus de 1 500 migrants subsahariens ont été brutalement arrêtés et expulsés de Tamanrasset dans les conditions inhumaines et dégradantes pour être par la suite conduits vers la frontière nigérienne. Le nombre de 266 migrants maliens ont été recensés dès leur arrivée ici à Bamako », a-t-il expliqué.
L’Association s’est montrée intraitable non seulement face au comportement du voisin algérien, mais aussi du silence de nos autorités vis-à-vis de cet acte odieux et inhumain.
« L’AME est profondément préoccupée par cette situation, mais aussi et surtout par le silence des autorités maliennes face à ce comportement d’un pays avec qui le Mali entretient de ‘’bonnes relations’’. Raison pour laquelle, nous demandons aux autorités maliennes de convoquer l’Ambassadeur d’Algérie au Mali pour qu’il donne des explications par rapport aux vagues d’arrestations et d’expulsions de Maliens vivant en Algérie », a martelé Ousmane Diarra.
Par rapport aux relations entre l’Union européenne et notre pays, en matière de migration, l’actualité porte sur une éventuelle signature d’un accord de réadmission.
Pour l’AME, l’inquiétude ne se situe plus au niveau de la signature ou pas d’un accord de réadmission, mais plutôt d’une «coopération» globale en matière migratoire, où il est clairement signalé que la priorité est le retour des migrants par différents autres moyens. Parmi ces moyens, a expliqué le conférencier, il y a justement le cas très emblématique du laissez-passer européen qu’on peut appeler «document européen unique de retour». Ce document qui n’a aucune base juridique est déjà mis en application par certains pays européens comme la France et la Suède, a-t-il regretté.
A ce dispositif, s’ajoutent les missions «d’identification» qui vont être menées par des officiels des pays tiers «partenaires» dans plusieurs États membres de l’UE, a expliqué Ousmane Diarra. Selon lui, des officiels maliens ont déjà effectué une mission en Allemagne dans ce sens. Alors, ce ne serait plus une mission relevant des consultas, mais on peut penser que des officiers (maliens, en l’occurrence), iront en France ou dans d’autres pays d’Europe pour procéder à des opérations d’identification des personnes comme des nationaux qui font l’objet d’une décision administrative d’éloignement.
Ce dispositif, poursuit-il, existe aussi comme mesure d’empêchement des migrants, l’utilisation de la biométrie et l’amélioration des registres d’état civil des pays concernés.
Au regard de tous ces constats, Mamadou Konaté pense que le piège mortel pour les organisations de la société civile serait de se focaliser uniquement sur la non signature d’accord de réadmission.
« Les autorités maliennes pourront toujours affirmer qu’ils n’ont jamais signé un accord de réadmission, mais pour autant l’expulsion, le tri, le retour forcé ou planifié des migrants se feront à travers d’autres types d’accords que les pays africains vont signer individuellement avec l’UE », a prévenu le conférencier.
Une raison de plus, pour lui, d’appeler à la vigilance de tous les acteurs sans oublier bien évidemment l’éventualité des nouveaux accords de réadmission. C’est pourquoi l’AME recommande à l’Etat malien de ‘’défendre et de préserver les droits et les intérêts des migrants maliens partout dans le monde ; de ne signer aucun accord qui favoriserait l’expulsion, le retour forcé déguisé en retour volontaire des migrants maliens’’.
Quant à Mme Doumbia Souad Touré, elle a mis l’accent sur le nombre important de Maliens expulsés d’Europe et d’Afrique depuis juillet dernier.
Selon elle, c’est l’Algérie qui en tête du peloton des pays expulseurs de nos compatriotes avec 627 Maliens renvoyés ; La Guinée Equatoriale avec 50 Maliens expulsé arrive en deuxième position suivie de la Libye avec 45 expulsions dans les rangs de nos compatriotes. Le Niger également a expulsé 29 Maliens en situation irrégulière de chez lui. L’Allemagne arrive loin dernière avec 7 Maliens expulsés entre juillet et décembre 2016 et 5 de la France.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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