La paix, la réconciliation, la reconstruction sont des défis qui ne sauraient être relevés sans les femmes, traits d’union de notre communauté plurielle

La signature officielle de l’accord d’Alger est prévue pour ce vendredi 15 mai dans notre pays. Avant cette date, tous les acteurs ont été sollicités pour assurer la vulgarisation et la sensibilisation des populations sur le document. Conscient qu’un accord définitif doit être discuté en amont pour susciter l’adhésion de l’ensemble des acteurs et des différentes communautés, l’Alliance de la communauté arabe de Mali (Al CARAMA) a initié un atelier de deux jours sur « le vivre ensemble et la sensibilisation sur l’accord d’Alger ».

Ainsi nombre de Maliennes, dans leur diversité ethnique et culturelle, sont réunies depuis hier au CICB pour parler de l’accord d’Alger, donc de la paix. Elles vont, durant deux jours de travaux, définir le rôle et la place des femmes dans le processus de paix et du vivre ensemble.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby, s’est déroulée en présence du secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknan, de la présidente de l’Alliance, Mme Zahaby Safia Moulaye Haïdara, et de nombre d’invités.
A l’instar du gouvernement, « Al CARAMA » veut promouvoir le vivre ensemble et permettre aux différentes communautés de s’approprier le contenu de l’accord d’Alger. Cette rencontre entend permettre à chaque communauté de dire exactement ce qu’elle pense du vivre ensemble. C’est aussi une manière pour l’association de jouer son rôle de régulateur social en contribuant à cette grande sensibilisation pour une réconciliation nationale au bonheur du peuple.
La présidente de l’Alliance, Mme Zahaby Safia Moulaye Haïdara, a annoncé que, tout le long de la rencontre, les femmes dans la fraternité, dans la communion des idées vont échanger, discuter et analyser le contenu de l’accord d’Alger et convenir d’un vivre ensemble des communautés bambara, arabe, peulh, songhaï, touarègue et dogon.
Elle a invité les participantes à l’assiduité et à une participation active et sans complexe afin d’élaborer des recommandations permettant de mieux comprendre l’accord, de transcender les susceptibilités, d’éviter les amalgames d’interprétation et d’avoir une vision partagée du processus pour un meilleur vivre ensemble.
Mme Zahaby Safia Moulaye Haïdara a, au nom de toutes les femmes, appelé « nos frères » qui sont encore dans l’hésitation à venir se joindre aux autres frères qui ont paraphé l’accord le 1er mars. Notre pays est un seul peuple uni par la même foi et poursuivant le même but, a-t-elle souligné.
Elle a demandé aux femmes de prendre conscience de leur rôle incontournable et de leurs responsabilités dans le processus de paix en tant qu’actrices du destin d’un pays qu’elles sont condamnées à sauver, à promouvoir et à développer.
Le secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale a, lui aussi, insisté sur le rôle important que les femmes ont joué dans la gestion de la crise dans notre pays. Cette rencontre précédant la signature de l’accord de paix permettra aux femmes de mieux cerner le rôle et la place que les Maliennes auront à jouer dans sa mise en œuvre, a indiqué Attaher Ag Iknan. La paix, la réconciliation, la reconstruction sont des défis qui ne sauraient être relevés sans les femmes. Traits d’union de notre communauté plurielle, celles-ci prêchent en effet la raison et travaillent à consolider le socle d’une paix définitive.
Attaher Ag Iknan a souhaité le succès de la rencontre afin que le vivre ensemble, le pardon et la lutte contre le sous-développement guident nos pas et prennent le dessus sur la haine, les risques d’amalgame et la destruction de nos richesses et valeurs.
Le ministre Mahamane Baby est revenu sur le rôle que les femmes ont joué lors des pourparlers d’Alger. Cependant, avertit-il, le défi va être plus grand pour la mise en œuvre de l’accord qui sera prochainement signé. L’initiative de l’Alliance prouve que les Maliennes ont bien cerné leur rôle dans la mise en œuvre dudit document mais aussi pour la paix, la reconstruction et le développement du Mali.
La rencontre prévoit de développer des thèmes comme : « La place et le rôle de la femme dans l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » ; « Le rôle et la place de la femme dans la Commission Vérité, Justice et Réconciliation » ; « Défis, enjeux et perspectives sécuritaire au Mali », « L’accord d’Alger, quelles opportunités pour les femmes », « Les femmes dans la consolidation de la paix et du vivre ensemble ».

M. A. TRAORE