Après son lancement en 2019 et le démarrage effectif de ses activités au Mali en décembre 2021, le programme I et P Accélération au Sahel (IPAS), financé par l’Union Européenne dans 13 pays de l’Afrique de l’ouest et du centre (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, Togo, Sénégal), et mis en œuvre au Mali par Zira Capital), a organisé, le 4 octobre 2022, à Azalaï Hôtel Salam de Bamako, une réunion d’information sur le programme IPAS et l’accompagnement des Petites et Moyennes Entreprises (PME) au Mali. Outre la Directrice de Zira Capital, Me Aïcha Haïdara, Mme Silvia Severi, cheffe d’unité et cheffe de coopération de l’Union Européenne et Sophie Ménager étaient présentes à cette rencontre d’échanges. Y étaient aussi présents, les premiers bénéficiaires du projet au Mali et beaucoup d’autres entrepreneurs ou futurs entrepreneurs, souhaitant s’informer sur le programme en vue de postuler.
Ce programme de 4 ans, selon la cheffe d’unité et de la coopération de l’UE au Mali, a un budget de 15 millions d’Euros. Il s’agit pour l’UE de réfléchir sur tout ce qui concerne le secteur privé malien afin de le soutenir pour relever les défis économiques (des secteurs primaire, secondaire et tertiaire). Il s’agit pour l’UE, ajoute-t-elle, d’investir sur la jeunesse pour développer des actions économiques, fiables, durables pour lui permettre de s’épanouir et de faire face aux obstacles qu’elle rencontre comme le faible financement à des taux d’intérêt, le manque d’expérience à gérer une entreprise, etc.
D’entrée, Aïcha Haïdara a rappelé que l’objectif de cette rencontre est d’échanger sur les problématiques liées à l’accompagnement des PME. En effet, dit-elle, les PME et leur financement sont au cœur du discours public depuis de nombreuses années au Mali. Mais malheureusement, déplore Aïcha Haïdara, force est de constater que le manque d’accès de ces entreprises au financement demeure à l’ordre du jour. C’est pourquoi, poursuit Haïdara, nous devrions saisir cette occasion pour mener ensemble la réflexion autour du financement des PME qui sont le poumon de l’économie. A titre illustratif, précise Aïcha Haïdara, les PME représentent entre 80 et 90% des entreprises récentes dans la zone UEMOA (Union économique et monétaire Ouest-africaine). « IPAS participe à l’accompagnement des PME dans la sous région du Sahel, mais aussi à la constitution de fonds d’investissements locaux. Dans le cadre de la convention établie entre IPED et l’UE, le programme IPAS peut également servir à la mise en place de fonds locaux et financer la mise en place de Zira Capital », a-t-elle déclaré. Selon Aïcha Haïdara, la particularité de ce programme est que le financement des PME est opéré par des PME locales.
De l’avis de Aïcha Haïdara, le financement d’amorçage (qui met à disposition les ressources financières nécessaires pour faire mûrir l’entreprise et l’aider à lever des financements supplémentaires) envers les entreprises est fait entre 2 à 40 millions de FCFA par dossier. Etalé sur une période de 6 mois à 2 ans, ce financement d’amorçage sert par exemple à soutenir : les besoins en fonds de roulement ; les dépenses d’exploitation; les phases pilotes de prototypage ou les textes de marché; la recherche et le développement; l’achat d’équipement : technologies ; la phase de préparation de l’entreprise à un futur financement par acteur classique. «Les missions d’assistance technique appuient les entreprises ou renforcent leurs capacités dans plusieurs domaines comme : études et recherche pour le développement d’un prototype, préparation du business plan (étude de marché, stratégie marketing, plan d’action commercial, prévision financière, etc.), renforcement de la gestion administrative et financière, accompagnement technique et opérationnel, coaching», dit-elle.
Sophie Ménager de l’UE a fait savoir que de décembre 2021 à la date d’aujourd’hui, les entreprises financées par le programme, dans les 13 pays sus cités, sont au nombre de 72. Ce qui a débouché, selon elle, sur la création de 2300 emplois et plus de 66 000 bénéficiaires indirects. Au Mali, 5 entreprises ont été financées. Il s’agit de IKABOOK de Namissa Théra; de 2AD Comapgny d’Awa et Adam Drabo ; de Karit’Or d’Adam Soreya Sylla et Aly Kouma ; de Donilab. Autour de la table, à l’occasion, ces bénéficiaires ont expliqué entre autres leur premier coup de foudre avec IPAS ; les besoins de financements ; ce qu’ils pensent d’IPAS. Ils ont aussi invité les entrepreneurs et les futurs entrepreneurs à aller vers IPAS pour se lancer rapidement dans l’entreprenariat sans difficulté majeure. En 2022, IPAS compte financer 6 entreprises au Mali et 120 dans les 13 pays concernés par le projet.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain