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Accident vasculaire cérébral : Deuxième motif d’admission aux urgences au Mali

Il tombe souvent sans prévenir et provoque en bien de cas la mort. Deuxième cause de décès dans le monde, l’AVC touche chaque année 16 millions de personnes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Mali, il constitue le premier motif d’hospitalisation dans les services de neurologie. Le 29 octobre est la journée mondiale consacrée pour sensibiliser le maximum de personnes sur cette pathologie de plus en plus inquiétante.

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est un dysfonctionnement neurologique d’installation soudaine, brutale, d’origine vasculaire. Une lésion cérébrale liée à une lésion vasculaire. « La lésion peut être un vaisseau qui se bouche (accident vasculaire cérébral ischémique) ou encore un vaisseau qui casse (accident vasculaire cérébral hémorragique) », explique le Pr Youssoufa Maiga, chef du service neurologie du Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré.

Pour le spécialiste, que nous avons rencontré à l’occasion de la journée mondiale de l’AVC, il urge de tirer la sonnette d’alarme pour prévenir ce mal qui devient un problème réel de sante publique. Il relève que les AVC sont le premier motif d’hospitalisation dans les services de neurologie au Mali et le deuxième motif d’admission aux urgences après les causes traumatiques. De l’avis du spécialiste, la tendance de devrait aller crescendo.

« L’OMS pense que d’ici 2030, plus de 80% des accidents vasculaires cérébraux proviendront des pays en développement, notamment d’Afrique », prévient-il.

Tout trouble d’installation brutale, jusqu’à preuve du contraire, doit faire évoquer un AVC, estime le praticien. « Une personne qui est en train d’écrire, qui n’arrive plus à écrire, celui qui n’arrive plus à parler, celui qui ne sent plus un côté ou encore celui qui ne voit plus » est potentiellement inquièté par ce mal, détaille le médecin.

Il note également que les conséquences d’un AVC peuvent être importantes pour les personnes touchées en termes de mortalité et de morbidité, qui sont élevées lors d’un AVC, mais surtout en termes de conséquence socio-économique. Dans la majorité des cas, les personnes victimes d’AVC en gardent un handicap.

Les AVC sont autant plus dangereux qu’ils touchent un organe aussi vital qu’est le cerveau. C’est en effet cet organe qui permet de parler, de marcher, de sentir, de réfléchir, de communiquer avec notre environnement, explique le Pr Maiga.

Il précise qu’un AVC, en fonction de la zone touchée, aura une expression clinique. C’est-à-dire qu’en touchant la motricité, l’AVC provoquera un déficit moteur avec une paralysie d’un côté chez le sujet victime. De même, poursuit le spécialiste, si un AVC touche le langage, la personne de pourra plus parler.

Les sujets de plus de 50 ans constituent en général la tranche d’âge la plus à risque de développer un accident vasculaire cérébral. Mais de plus en plus, souligne le médecin, les jeunes commencent à faire des AVC. Cette nouvelle tendance s’explique, selon le Pr Youssoufa Maiga, par le changement des habitudes, notamment alimentaires.

Parmi les habitudes néfastes, le médecin évoque la consommation d’aliments trop sucrés, trop salés, ou trop gras favorisant l’obésité. L’hypertension artérielle et le diabète sont aussi des grands facteurs de risque pour la maladie, en plus de la consommation de tabac, l’alcool, la sédentarité, et les troubles lipidiques.

Quid de la prise en charge des personnes touchées ? Le spécialiste indique qu’elle doit être faite le plus rapidement possible. « Plus on prend tôt plus les victimes d’AVC, plus on peut limiter les dégâts », insiste le médecin, rappelant à ce point l’expression anglo-saxonne : « The time is brain » (Le temps c’est du cerveau).

Il existe aujourd’hui plusieurs techniques de prise en charge en vue de circonscrire l’AVC. Au nombre desquelles, les thrombolyses qui consistent à déboucher les vaisseaux. A ce sujet, le spécialiste confirme qu’il est possible de récupérer entièrement de totalement d’un AVC. Cette rémission nécessite des exercices de médecine physique, entre autres, une rééducation ou encore une kinésithérapie.

Pour le médecin, la meilleure manière de prévenir un AVC est de surveiller les facteurs de risque. Il faut donc faire attention à son alimentation, pour prévenir l’hypertension artérielle et le diabète, faire de l’exercice physique et bannir le plus  possible les mauvaises habitudes comme le tabagisme.

Source: L’ Essor- Mali

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