La population malienne pourra bientôt disposer d’un centre d’appel pour accéder à des juristes téléconseillers. Une initiative née du partenariat entre Hera Conseils et Mali Justice Project (MJP) visant à faciliter l’accès à la justice au Mali.
La formation de ces juristes téléconseillers a pris fin le 4 février dernier au siège de Hera Foundation lors d’une cérémonie de remise d’attestation. Cette formation visait à renforcer les capacités des jeunes juristes sur les notions et techniques juridiques et sur les procédures judiciaires afin de leur permettre de répondre aux préoccupations des usagers.
Selon Me Nadia Myriam Tall de Hera Conseils, les treize thématiques ont été délivrées et présentées d’une façon dynamique, plus pragmatique afin de les préparer à avoir les réponses spontanées, nécessaires et fondées en droit. Elle s’est réjouie du respect de la loi 052 dans le choix des vingt-six conseillers avec une représentation féminine assez importante. Elle a félicité et encouragé les neuf jeunes dames et les a appelées à s’impliquer de manière forte dans ce projet.
Me Nadia Myriam Tall a souligné que : « Les jeunes juristes se sont montrés volontaires. Je voudrais solliciter d’eux qu’ils pardonnent nos insuffisances. Le temps a certainement manqué, la tâche est ardue et le champ est extrêmement vaste…qu’ils soient rassurés que c’est le début d’une formation… ».
Ce projet va contribuer à l’accès à la justice ainsi qu’à la bonne distribution de l’information judiciaire. « Ne minimisez pas cette activité, ni la charge qui vient à présent peser sur vos épaules. Vous êtes des acteurs à part entière de l’accès à la justice… Soyez fiers de vous-mêmes. Vous allez apprendre d’autres choses », a-t-elle lancé. Elle espère sur un partenariat fructueux afin que cette activité soit une réussite et qu’elle puisse être le début d’un nouveau métier de juriste au Mali.
Le porte-parole des juristes téléconseillers, Aliou Zakaria, a remercié au nom de ses camarades, les organisateurs de cette activité. Selon lui, le Mali est confronté à un défi majeur en ce qui concerne l’accès à la justice. Avec des formateurs de haute qualité, cette session a permis aux participants de se ressourcer dans le monde juridique. Il a rassuré que les jeunes juristes choisis seront à la hauteur des défis de ce projet.
Au nom de ADKONTACT MALI, Sinaly Diarra dira que : « L’objectif n’est pas de faire de vous des commerciaux, mais plutôt des personnes à l’écoute, capables d’écouter, de comprendre et d’apporter vraiment des réponses satisfaisantes à toutes les personnes en besoin d’information juridique ou judiciaire…. Ensemble, nous allons fournir tous les efforts nécessaires pour pouvoir atteindre les objectifs et tenir la promesse de la confiance qui a été placée en nous par le projet ».
Au Mali, explique Me Lury Mkouessom, chef de la composante Accès à la justice au sein de MJP, il y a un vrai défi d’accès à la justice. Il a rappelé le rôle des para-juristes employés par les organisations de la société civile à Bamako et dans les régions à travers des cliniques juridiques. Ces efforts ne sont pas suffisants face à l’immensité du territoire malien. Il est indispensable de trouver de nouveaux outils, mécanismes et de nouvelles initiatives pour faciliter l’accès à la justice des populations maliennes. Aux yeux de Me Lury Mkouessom, la possession de téléphones portables par une grande partie de la population malienne est une opportunité à exploiter pour faciliter l’accès à la justice et au droit. « Au Mali, presque chaque personne détient un téléphone».
Dans beaucoup de cas, les conflits se créent et se maintiennent simplement par manque d’informations, parce que les parties en conflit n’ont pas la bonne information. « On est un bon citoyen ou peut-être un meilleur citoyen si on a la bonne information ». Il a appelé les jeunes juristes à plus de courage car, dit-il, le début ne sera pas facile.
Cette formation de Hera Conseils a été suivie par une autre dispensée par ADKONTACT MALI.
C. D.
Source: Le challenger