Au sujet de la démission du président de la République et son régime, le président de l’ADEPM s’est, en date du 11 août, prononcé. En la matière, l’opposant politique a été catégorique : « Le combat du M5 est très noble, il se fait pour le bonheur et l’avenir du pays. Seule la démission d’IBK et son régime peut nous éviter la dégradation de la situation au Mali ». Il estime que le but de la marche du 11 août était de montrer à la population nationale et internationale que le M5 « est en plein » dans la désobéissance civile. Mais, dit-il, nous comptons la faire de manière plus civilisée, sans effusion de sang, même si nous savons que le gouvernement IBK oblige déjà les Maliens à faire la violence. En assassinant trois (3) citoyens parmi nous (manifestants), dit-il, cela nous donne la légitimité de faire la violence. « Mais nous préférons ne pas répondre à IBK et son régime par la violence. Nous les répondrons par la civilité ».
Par l’organisation de la marche du 11 août, il s’agit aussi, selon lui, de faire comprendre au peuple malien que le M5 n’est pas dans une logique de course de vitesse, mais dans une course de fond. « Nous sommes dans la logique de course de fond pour le départ d’IBK », confie-t-il, convaincu que le président de la République n’a même pas le choix pour son départ. « IBK n’a pas le choix pour son départ, ça fait deux mois que rien ne marche, cela veut dire que nous (M5-RFP) sommes une force incontournable », nous apprend-il. Et l’opposant politique d’attester qu’IBK « n’est qu’un envoyé, voire un missionnaire de la France au Mali. Ce n’est même pas lui qui gère le pays, mais plutôt les acolytes. »
Le président de l’ADPM fâché contre le ministre de la Justice
En réaction aux propos du Me Kassoum Tapo, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, le président de l’ADEPM a été succinct : « Comme nous avons entendu Me Tapo raconter sa vie, nous disant de n’importe quoi, nous allons appliquer la désobéissance civile en temps plein ». D’après lui, le nouveau ministre fait comme s’il n’a pas participé aux évènements de 1991. Or, soutient-il, Me Tapo sait très bien que c’est parce que le sang a coulé qu’on a mis la désobéissance civile dans la constitution malienne. Et d’être on ne peut plus clair : « C’est cette forme de désobéissance civile qui a fait partir Moussa Traoré, ancien président du Mali. Comme disait l’ex-ministre Mamadou Lamine Traoré : brûler et casser tout c’est la France qui va payer. C’est ça la désobéissance civile, elle n’a pas de limite ». Quand vous avez des pouvoirs injustes, précise-t-il, il faut les répondre de façon injuste. C’est une mise en cause de leur (IBK et son régime) légitimité, pourquoi leur faire plaisir ? S’interroge M. Fomba. Puis d’annoncer : « Me Tapo nous trouvera sur son chemin, c’est l’argent du contribuable malien qu’il a bouffé avec la CENI. Maintenant qu’il est venu au front, on va l’affronter ».
Quand l’opposant politique rassure à propos du départ d’IBK et de la refondation du pays
Pour Aboubacar Sidiki Fomba, les gens s’amusent avec le feu. « Tous ces gens ne peuvent pas sortir pour faire du folklore ». De cette lutte, il s’agit d’un changement « profond », ce mouvement est celui de la « libération du Mali et toute l’Afrique ». D’où, enchaine-t-il, la peur de tous les chefs d’État africains au chevet du Mali. À l’en croire, une chose est certaine : IBK va partir ; son régime partira, et le système installé par l’Adema depuis 1992 partira aussi. Puisque, poursuit M. Fomba, ce combat du M5 se mène pour la refondation et la reconstitution du Mali. Mais pas pour enlever X ou Y de son poste. Selon lui, ce combat est une manière de panser les idéaux de 1991. Il estime que ce mouvement est une continuité qui va certainement redorer le blason de mars 1991. Mais pas redorer le blason des leaders archaïques ayant pillé ce pays. Se fiant à ses propos, cette nouvelle refondation ne se fait pas forcément avec des nouvelles têtes, mais avec des nouvelles personnes ; des sangs neufs qui n’ont pas pillé ce pays. D’ailleurs, rappelle-t-il, certains jeunes maliens ont fait pire que les vieux. « La jeunesse n’est pas un critère de bon leadership, tout comme la vieillesse n’est pas un critère de sagesse non plus. Le M5 a besoin des Maliens qui ont gardé leur honneur et dignité. Ceux qui sont intègres, loyaux et qui n’ont pas participé aux pillages de nos ressources », nous explique-t-il. Il rassure que la refondation tant requise va se faire sur la base des institutions. Celles qui permettront aux Maliens de vivre dans la souveraineté alimentaire ; d’avoir une armée forte, une école à la hauteur, la santé…
Maintenir IBK c’est conduire le pays dans un chaos !
L’opposant politique n’est pas du même avis que ceux qui optent pour le maintien du régime d’IBK au pouvoir. Il estime que les 7 ans de gouvernance « catastrophique » de l’homme fort de Koulouba suffisent pour prédire le reste du mandat. Il répond à ceux qui pensent qu’après IBK c’est le « chaos » : « Mais c’est IBK le chaos, au lieu de dire qu’après lui c’est le chaos. On est dans le chaos comme ça. Ce pays contient des hommes et des femmes intellectuels. Pour l’avenir de nos enfants, nous ne sommes pas prêts à laisser le pays dans cet état ».Et le vétéran politique de clarifier ceci : « Si IBK reste au pouvoir, sous allons vivre pire que ce que nous sommes en train de vivre maintenant. Et cela sera très catastrophique pour le pays.S’il reste au pouvoir, il n’y aura pas d’élection en 2023, mais plutôt un bain de sang. Si on le laisse au pouvoir, l’Azawad prendra son indépendance d’ici 2023, parce que, dit-il, IBK est un missionnaire qui facilite tout. Il ne voit que ses avantages et privilèges en tant que président de la République ». De ce fait, il appelle les femmes, syndicats et tout le peuple à travailler d’arrache-pied pour le départ d’IBK.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays-Mali