Preneur du vote en faveur des différentes résolutions pour un moratoire universel aux Nations Unies et co-parrain des résolutions de 2008, 2010, 2012, 2014, 2016, le Mali affirme sa position d’abolitionniste de la peine de mort qui demeure malgré tout très répandu à travers le monde. Si Présentement 21 Etats sur les 55 membres de l’Union Africaine ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, il n’en demeure pas moins qu’aux niveaux des pays francophones plus consentants à l’idée, cette abolition se heurte à des réticences populaires, singulièrement au Mali.
En effet, l’Etat de droit, quoiqu’il soit gage de sécurité pour tout citoyen, comporte des normes qui polarisent les débats dont les sempiternelle polémique du maintien ou non de l’abolition de la peine de mort ou peine capitale. On ne sait finalement plus à quel saint se vouer entre ceux qui soutiennent mordicus la peine de mort est comme mal nécessaire – eu égard à son apport dissuasif des criminels récalcitrants – et ceux qui estiment que son caractère irréversible est un désastre du fait des possibles erreurs judiciaires dans la condamnation d’innocents, la discrimination des pauvres, malades mentaux, des minorités raciales ethniques nationales et religieuses, etc.
A la lumière de ces avis divergents et à en croire par extrapolation les propos des professionnels du domaine pénitentiaire et des doctrines religieuses, on peut en déduire, toutes proportions gardées, que la peine capitale peut avoir sa parcelle d’utilité pour des crimes d’une flagrance inouïe, contrairement aux plaidoyers de l’ONG FIACAT qui mène, depuis sa création en 1987, une lutte acharnée pour l’abolition de la torture et de la peine de mort.
Somme toute, abolition ou pas de la peine de mort, nul ne pourra nier qu’il y aura toujours de véritables et incorrigibles gibiers de potence notoires. Cela toute justice en est consciente.
Seydou Diakité
Le Témoin