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A Abidjan, les Ivoiriens doutent du nombre d’assaillants à Grand-Bassam

Au terme d’un conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement ivoirien a décrété lundi 14 mars un deuil national de trois jours et annoncé le renforcement des mesures de sécurité sur l’ensemble du territoire, après l’attaque par des djihadistes de la plage de Grand-Bassam.

Soldats ivoiriens frap hotel Etoile Sud Grand-Bassam

Par ailleurs, un nouveau bilan des événements de la cité balnéaire a été rendu public avec des chiffres revus à la baisse. Ils font état de 21 personnes tuées, dont 15 civils – parmi lesquels quatre Français –, trois éléments des forces spéciales et trois terroristes. Un rétropédalage par rapport au bilan précédent, qui faisait état de 22 morts dont 14 civils, deux membres des forces spéciales et six terroristes.

Un nombre encore inconnu d’assaillants

Au réveil, à Abidjan, des Ivoiriens attroupés devant les kiosques à journaux cherchaient à comprendre comment les assaillants étaient parvenus, sans être interceptés, à frapper Grand-Bassam, vu la distance qui sépare le sud de la Côte d’Ivoire et le nord du Mali, un des principaux fiefs d’AQMI, l’organisation terroriste qui a revendiqué l’attaque.

La nouvelle sortie du gouvernement sur le bilan de l’attaque n’a donc fait que crisper les esprits. « Finalement, ils [les terroristes] étaient combien au juste ? AQMI, qui a envoyé ses hommes, parle de trois kamikazes pendant que nos autorités parlent tantôt de six, tantôt de trois… Pourquoi ? », demande Thierry Konan, vendeur de friperie à Adjamé (centre d’Abidjan), certain que si les terroristes étaient en grand nombre, ils auraient fait plus de victimes.

« Et puis deux de ces gens-là, qui sont fuite, ont-ils été neutralisés ? Si non, vers où se sont-ils dirigés ? Abidjan [à l’ouest] ou Aboisso [à l’est] ? Ou alors personne ne maîtrise vraiment la situation ? », s’interroge Nachata Bamba, épicière. Elle craint de voir les terroristes en fuite s’aventurer à Abidjan et s’en prendre au quartier commercial d’Adjamé, qui grouille habituellement de monde. Lundi, il était bien moins fréquenté. Une rumeur de présence de djihadistes au marché central a même créé une énorme bousculade en début de soirée. « D’habitude, ces terroristes ciblent les capitales. Cette fois, c’est une ville environnante. Peut-être qu’ils n’en ont pas fini avec nous. Si la vigilance n’est pas accrue de la part des forces de l’ordre, ils vont encore nous surprendre », prévient Natacha Bamba.

Présence critiquée des dozos

Déployées sur les lieux près de deux heures après le début de l’attaque, les différentes forces d’intervention, notamment la police criminelle, la Force de réaction d’action de la police (FRAP), le Centre de commandement des décisions opérationnelles (CCDO) et les forces spéciales ont fini par prendre la situation en main. Mais un fait a intrigué les populations : la présence de dozos (chasseurs traditionnels) aux côtés de l’armée. Les dozos étaient les supplétifs des Forces nouvelles (ex-rébellion ivoirienne) pendant la décennie de crise (2002-2011)

« Nos militaires ont progressé difficilement, mais sont parvenus au bout. Mais je n’ai pas compris pourquoi les dozos étaient avec eux. C’est à croire que l’armée n’a pas la capacité professionnelle requise pour contrer la menace terroriste », fait savoir Sylvain, un des rescapés de la plage de Grand-Bassam.

Selon des informations recueillies par le Monde Afrique, les forces de police de la ville attaquée, contactées en premier, n’ont pas réagi sous prétexte de manquer d’équipements adéquats pour faire face à une telle attaque. « C’est un premier dozo, habituellement présent sur la plage, qui a entamé la réaction avec son fusil de chasse. Face à la puissance de feu des djihadistes, il a fait appel à d’autres membres de la confrérie. Pendant ce temps, nous alertions la gendarmerie et les forces spéciales », révèle Francis, maître-nageur-sauveteur à la plage de Grand-Bassam.

Un officier de la Force d’intervention rapide de l’armée, dont l’un des garde-corps porte un accoutrement de dozo, était lui convaincu que le carnage aurait pu être évité si un appui aérien avait été déployé à temps. Il s’est cependant refusé à tout commentaire sur les raisons de la présence de chasseurs traditionnels sur le théâtre des opérations.

Mardi 15 mars, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, et celui de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, sont attendus à Abidjan. La France a perdu quatre de ses ressortissants dans l’attaque de Grand-Bassam, selon un communiqué de l’Elysée. Une coopération entre Abidjan et les pays occidentaux devrait être envisagée pour faire face à la menace.

 

Source: lemonde

 

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