Le Mali est désormais sur une pente raide et très glissante, donc tous les faits et gestes peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la vie de la Nation. Aujourd’hui, le constat qui se dégage est que près de trois ans après l’élection à la magistrature suprême d’IBK, le pays est toujours en crises socio politique et sécuritaire. Cet état de fait doit exiger de chacun un changement de comportement et une humilité pour ne pas en rajouter. Quatre ministres ne semblent pas comprendre ce message à savoir, le ministre de l’Administration Territoriale, Abdoulaye Idrissa Maiga, le ministre de la Solidarité et de la Construction du nord, Hamadoun Konaté, le ministre de l’Education Nationale Kénékouo dit Barthélémy Togo et enfin la controversée ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou. Que reproche-t-on à ces ministres qui jouissent pourtant d’une estime et d’une confiance inestimables de la part du chef de l’Etat ?
Le ministre de l’administration Territoriale, Abdoulaye Idrissa Maiga, semble être le premier responsable de la crise qui a secoué la ville de Gao le mardi 12 juillet 2016. Par son choix controversé du gouverneur de Gao et par son entêtement à mettre en place vaille que vaille les autorités intérimaires dans les cinq régions du nord du Mali, le ministre Maiga semble rompre désormais le fil du dialogue et du consensus avec les populations locales. Le Gouverneur, Seydou Traoré nommé par lui est très critiqué et semble être en mission commandée de son ministre. Ce dernier, selon ses détracteurs, voudrait prendre sa revanche politique après l’humiliation qu’il a subie lors de la mise en place de la Section RPM de Gao. Toutes ses actions auraient un relent revanchard contre ses adversaires politiques. Doit-on mettre en péril l’unité nationale et le feu aux poudres à cause de son seul intérêt politique? Dans un Etat sérieux après une crise d’une rare violence, des têtes devraient tomber à commencer par celle du ministre de l’Administration Territoriale si ce n’est pas lui-même qui présente sa démission.
Le ministre de la Solidarité et de la Construction du nord, Hamadoun Konaté,passerait pour être le «Baba Sora » du Gouvernement, c’est-à-dire le père Noël bienfaiteur qui selon le rapport du PARENA prend souvent en charge ses collègues ministres en mission en termes de frais d’hébergement et de per diem. Et cela au moment où la mise en œuvre de l’Accord est bloquée faute d’argent. Nul besoin de dire que ces sous sont de la République et non des poches du Ministre. Ce qui explique la colère des groupes armés qui disent ne pas comprendre pourquoi le gouvernement traine-t-il les pieds dans le processus de paix. Il faut désormais redouter un regain de tension consécutif à la lenteur constatée dans la mise en œuvre de l’accord. Si les maigres ressources qui avaient été allouées au département de la solidarité, avaient été judicieusement et équitablement reparties, la crise alimentaire n’allait pas être aussi aigué que maintenant. Etre membre de la famille peut donner un droit d’entrée au gouvernement mais ne devrait aucunement être un laisser-passer à tout faire. Le bon exemple doit surtout venir de la pour ne pas trahir l’homme et sa confiance.
Le ministre de l’Education Nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo, qui était supposé être la solution à la crise de l’école malienne compte tenu de sa grande expérience, en serait malheureusement le problème. 12 ans au seul poste de secrétaire général du département de l’éducation, membre de l’équipe de rédaction du PRODEC, M. Togo passerait aujourd’hui pour être l’un des plus incompétents ministres de l’éducation. Pour la première fois au Mali, les examens du Brevet de technicien, du CAP et du Bac sont organisés sans les moyennes de classe des élèves. Comme si cela ne suffisait pas, il a fait surveiller ces examens par des non enseignants et faire corriger les feuilles d’examens de nos enfants par des professeurs d’établissements privés dont la plupart ne sont pas des enseignants. Quelle crédibilité peut-on accorder à un diplôme issu d’un tel examen sur le plan international ? Pire, les détracteurs du ministre lui reprochent d’avoir fait la promotion des agents qui étaient à la base de la grande fraude organisée sous Jacqueline Nana Togola, alors ministre de l’éducation. Il lui est également reproché de ne nommer que sur la croix et sur base de considérations communautaires. Avec lui il semble qu’il faut être dogon ou chrétien pour être nommé. C’est aussi cela la République sous IBK.
La ministre de l’Artisanat et du Tourisme Nina Walett Intallou semble être la plus controversée du gouvernement à cause de son passé sulfureux. La majorité des maliens ne tolère toujours et encore pas en elle sa prise de position jusqu’auboutiste quand la rébellion battait son plein. Celle qui a tant humilié la République de sa bouche folle, souillé son drapeau de ses sales salives se voit appelé aux hautes fonctions de ministre de la même République. Selon ses détracteurs, c’est tout simplement une prime à la rébellion contre son pays. Et certaines médisances vont jusqu’à affirmer qu’elle n’aurait que le BT et ne serait pas capable de rédiger une bonne lettre administrative a fortiori diriger un si précieux ministère comme l’Artisanat et le Tourisme. L’entrée de Mme Walett est critiquée de toute part, et même la CMA qu’elle est censée représentée bien que reconnaissant son militantisme, ne désapprouve pas moins sa nomination dans le gouvernement.
En définitive, le remaniement ministériel tant espéré a laissé tout le monde dubitatif tant la déception a été très grande. De ce fait, beaucoup de maliens commencent sérieusement à douter si IBK a encore de solutions pour ce pays, lui qui montra pourtant la voie quand il était le premier Ministre d’AOK. Que se passe-t-il et que lui arrive-t-il vraiment, sa maladie est-elle devenue un handicap pour mieux gouverner ? Trop de questions mais pas une seule bonne réponse.
Youssouf Sissoko
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Source :Inf@sept