A l’issue des travaux, entre les délégations du Mali et celle de la CEDEAO, nous avons tendu notre micro à Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires Etrangères. Histoire de lui tirer quelques vers du nez.
Mr le ministre, y a –t-il eu accord ou pas ?
Pour l’heure, il n’y a pas eu accord entre les deux parties.
Peut-on savoir pourquoi ?
Parce que, côté malien, nous avons demandé un peu de temps pour mener les réformes politiques et institutionnelles, dont notre pays a besoin. Mais, eux, ils nous proposent entre 12 et 16 mois. L’écard, me semble-t-il, est trop grand entre nos propositions. C’est pourquoi, nous souhaitons reporter les discussions pour plus tard.
Dans combien de temps ?
Peut-être, dans quelques jours ?
Une semaine ou deux ?
Aucune date n’a encore été arrêtée. On verra dans les jours à venir.
Donc, il n’y a eu aucun accord. Peut-on dire que ces négociations ont été un échec ?
Pas du tout ! Car, les négociations se poursuivent dans les jours à venir. Car, le dialogue n’est rompu, loin de là.
Apparemment, Mr le ministre, vous avez mis la barre très haut ?
Pas du tout ! Nous n’avons pas demandé ces cinq ans pour rien ?
Pourquoi les avez-vous demandés alors ?
C’est pour ne pas retomber dans les mêmes travers qu’avant.
C’est à dire ?
On ne veut plus de cet éternel recommencement.
Pouvez-vous être plus clair ?
Le gouvernement ne veut pas faire à la mission de la CEDEAO une proposition qu’il pourrait regretter plus tard. C’est pourquoi, nous nous sommes cramponnés sur les cinq ans. Sans mot dire.
Comment voulez-vous alors que les émissaires de la CEDEAO sachent ce que vous voulez et pourquoi ?
Ça, c’est ce que l’on appelle de la diplomatie véritable. Ce n’est ni un entretien à ciel ouvert, ni une discussion de comptoir de bar. Il faut savoir jouer.
Alors, comment voyez-vous cette deuxième manche des discussions, qui s’annoncent palpitantes.
Sans rien vous promettre, elles s’annoncent bien. Pour tout vous dire, nous les attendons de pied ferme.
Merci Mr le ministre pour toutes ces explications.
C’est à moi de vous remercier, Le Mollah Omar.
Interview réalisée par Le Mollah Omar
Source : Canard Déchainé