Le chercheur en questions géostratégiques et sécuritaires, Abdelkader Soufi, a affirmé aujourd’hui que « le pays se trouve actuellement confronté à de sérieuses menaces, aussi bien à sa frontière Est, qu’à celle le séparant des pays du Sahel, le Mali et le Niger en particulier, confrontés à un terrorisme aveugle et meurtrier ».
Intervenant à la radio chaine 3, cet enseignant à l’Université de Blida rappelle que le conflit « fratricide » en Libye, en même temps qu’il a ouvert la voie à des groupements terroristes, est venus conforter la présence de nombre d’acteurs étrangers soucieux de préserver leurs intérêts.
Concernant les dernières déclarations du président Turc, Recep Tayyip Erdogan, annonçant l’envoi de troupes en Libye pour soutenir le gouvernement d’Union nationale de Fayez el-Sarraj contre son ennemi, Khalifa Haftar, l’intervenant les perçoit comme des « déclarations hostiles à l’Algérie », pouvant, dit-il, remettre en cause les multiples et riches relations entretenues avec Ankara.
Rappelant que la Turquie est un pays membre de l’OTAN, M. Abdelkader Souhi voit dans l’annonce de son engagement la présence affirmée de cette organisation dont elle est membre, dans la région Nord de l’Afrique et, dans son sillage, celles de puissances hégémoniques soutenant l’un ou l’autre des deux belligérants, sinon les deux.
Pour lui, l’arrivée de contingents militaires Turcs en Libye, en même temps qu’elle provoquerait, par contrecoup, l’efflux des groupes terroristes d’El Nosra et de l’Etat islamique activant jusqu’alors en Syrie, « ne fera qu’embraser davantage » le conflit, avec des conséquences humanitaires « catastrophiques », notamment leurs lots de réfugiés « par millions ».